Réunion du Conseil de sécurité de l'Onu alors que l'UE a d'ores et déjà décidé de sanctions contre la Libye
L'UE a trouvé un accord vendredi pour décréter un embargo sur les armes et le matériel de répression, ainsi que des gels d'avoirs et des interdictions de visas contre Mouammar Kadhafi et ses proches, selon des sources diplomatiques.
Au Conseil de sécurité, les consultations sur la future résolution continueront samedi.
Les 15 membres du Conseil doivent se prononcer sur un embargo total sur les armes et sur une saisine de la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.
Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a prévu de faire un point sur la situation en Libye, où la répression s'intensifie de façon "alarmante", selon la haut-commissaire des Nations-Unies. Navi Pillay s'est inquiétée vendredi du bilan de la répression contre la révolte populaire en Libye qui a peut-être fait "des milliers de tués et blessés".
"En violation continuelle des lois internationales, la répression en Libye contre des manifestants pacifiques s'intensifie de manière alarmante", a expliqué Navi Pillay faisant état de "tueries de masse, d'arrestations arbitraires, de détentions et tortures de manifestants".
Face à cette situation, les 15 pourraient tomber d'accord sur une décision commune. Jusqu'à présent, la Russie et la Chine, qui ont le droit de veto en tant que membres permanents et qui sont traditionnellement réticents à engager des sanctions contre un pays, n'ont pas semblé être opposés à des mesures.
Certains diplomates ont laissé entendre que le gel des avoirs de Kadhafi et des autres dignitaires du régime pourrait faire partie des mesures. La Suisse a d'ores et déjà bloqué jeudi les avoirs du dirigeant libyen, a fait savoir le gouvernement de la Confédération.
"La violence contre les civils et la répression contre les manifestants doivent cesser", a déclaré de son côté l'ambassadeur allemand à l'ONU Peter Wittig.
Jeudi, le président américain Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron avaient décidé de "se coordonner". Ils se sont entendus sur "de possibles mesures multilatérales sur la Libye", a annoncé le bureau de David Cameron dans un communiqué. Barack Obama a aussi appelé Nicolas Sarkozy jeudi soir à propos de la Libye. Ils ont de nouveau exigé ensemble "un arrêt immédiat de l'usage de la force".
Mardi, lors d'une réunion d'urgence mardi, le Conseil de sécurité de l'Onu a condamné "la violence et l'usage de la force contre les civils" et demandé "la fin immédiate" des violences en Libye.
Hillary Clinton dénonce un "bain de sang"
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a estimé mardi que le "bain de sang" en Libye était "totalement inacceptable". "Il en va de la responsabilité du gouvernement de Libye de respecter les droits universels de son peuple, y compris son droit de s'exprimer librement et de se rassembler", a ajouté la chef de la diplomatie américaine. Comme la veille, elle a appelé le gouvernement libyen à agir pour mettre fin aux violences.
Participation de la Libye suspendue à la Ligue arabe
La participation de la Libye aux réunions de la Ligue arabe a été suspendue, a annoncé mardi l'organisation panarabe, après une réunion convoquée en urgence. Elle sera suspendue "jusqu'à ce que les autorités libyennes acceptent les revendications" du peuple libyen "et assurent sa sécurité", indique la Ligue arabe dans un communiqué.
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