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Rencontre inter-afghane dans l'Oise, en présence de talibans

Des discussions à huit clos entre les frères ennemis afghans, dont des talibans, se tiennent à Chantilly dans l'Oise de mercredi à vendredi. Pour la première fois, les extrémistes afghans discutent avec d'autres groupes qui composent l'Afghanistan. Ces deux jours de rencontre sont organisés sous l'égide de la Fondation pour la recherche stratégique.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Un parfum de mystère plane sur cette réunion. Fermée à la presse, son lieu précis, à Chantilly dans l'Oise, est tenu secret. Rien ne filtrera de ces deux jours de conversations. C'est la troisième réunion du genre, une initiative soutenue par le quai d'Orsay mais organisée officiellement par un centre de réflexion, la Fondation pour la recherche stratégique, et intitulée "Les Afghans parlent aux Afghans".

Le principe, explique l'organisateur de la réunion, consiste à offrir 48 heures de totale liberté de parole, sans témoin, dans un cadre neutre et sans danger. En effet, la vingtaine d'Afghans présents se connaissent tous, ils vivent pour la plupart à Kaboul. Mais là-bas, impossible de se parler, la situation est trop compliquée.

Intégrer les talibans à la feuille de route pour la paix

Il devrait y avoir presque toutes les sensibilités politiques, les pro-Karzaï, l'opposition au président afghan, des proches de la famille Massoud, mais aussi pour la première fois des talibans. Pour autant, insiste le Quai d'Orsay, pas question de faire de ces discussions un lieu de négociation. Rien n'empêche en revanche de prendre quelques contacts en vue de futurs pourparlers.

Pour la première fois, les talibans, extrémistes afghans, font partie des discussions pour établir une feuille de route pour la paix en Afghanistan. Les autorités aghanes souhaitent en effet les intégrer, dans l'espoir d'assurer la stabilité du pays après la mission de combat de l'Otan fin 2014, et afin d'éviter que l'Afghanistan
ne sombre dans la guerre civile.

Lundi dernier, le conseil de sécurirté de l'Onu a d'ores et déjà adapté des sanctions contre les talibans afghans afin de permettre à certains d'entre eux de voyager pour participer au processus de paix. Tandis que le week-end dernier, les dernières troupes combattantes françaises ont quitté le pays.

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