Réfugiés syriens : le camp de Zaatari est devenu une ville
Le centre de Zaatari n'a plus grand-chose d'un camp de réfugiés. Le long des allées goudronnées, les mobile-homes ont remplacé les tentes jaunies par le soleil, le vent et le sable. Farida a fui Deraa il y a un an et demi. Elle veut nous montrer l'intérieur de sa nouvelle maison. Elle vit là avec son frère, ses deux sœurs et leurs enfants. Elle explique qu'avec sa famille, ils ont construit une villa à l'image des grandes maisons syriennes, les chambres autour et au milieu la cour, la cuisine et la télé en toile de fond
Sur l'artère principale surnommé les Champs-Elysées, les échoppes de tôle ondulée s'emboîtent les unes derrière les autres. On vend des fallafels, des robes de mariées, des climatiseurs. Zatari compte 2.500 magasins. Dernier en date deux grands supermarchés surgis du désert en bordure du camp en janvier. Derrière son chariot Farida, arpente les rayons bien fournis : "Ça fait un an et demi que je suis là et on est bien content avec ce supermarché. A l'époque quand on est arrivé on ne pouvait manger que du riz et de la semoule distribués par les Nation Unies et là on peut acheter ce qu'on veu t".
Dans un mois, fini les colis d'aide alimentaire, les réfugiés auront droit à une carte de crédit. Chaque mois, dix millions d'euros changent de mains à l'intérieur du camp, il faut le gérer comme une ville, explique Kilian Tobias Kleinschmidt, le coordinateur l'agence des Nations unies pour les réfugiés et accessoirement maire autoproclamé de Zaatari : "On est en train de travailler par exemple avec la ville d'Amsterdam pour voir comment la municipalité gère l'eau, l'électricité, les égouts, les poubelles. Evidemment on espère tous que les réfugiés syriens puissent retourner en Syrie prochainement mais ça semble être une illusion. " Une illusion alors que chaque jours 300 réfugiés syriens viennent gonfler la population de Zaatari.
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