Quand Wukan, le village chinois rebelle, décide d'élire ses représentants
Dans un pays dans lequel seul le Parti communiste chinois a le droit d'avoir des
représentants, l'initiative des habitants de Wukan fait tâche. Signe des temps peut-être, les
milliers de villageois de la bourgade du Guandong (province riche proche de Hong Kong)
ont élu hier une centaine de représentants parmi lesquels ils choisiront sept personnes pour
les représenter au comité de village.
En décembre dernier, Wukan avait fait été largement couvert par la presse internationale
quand les habitants s'étaient rebellés contre les saisies de terre par les autorités
gouvernementales. L'Internet chinois avait, malgré la censure, beaucoup parlé de ce
"soulèvement". Les habitants avaient même expulsé les cadres communistes, après quoi ils
avaient été victimes d'un blocus. Les leaders de la rébellions, eux, avaient été arrêtés.
Finalement, les autorités de la province ont cédé pour faire baisser la pression dans la petite
ville côtière de 13.000 habitants. Ainsi, les représentants élus ce samedi élieront parmi eux
une liste de candidats et en mars, les villageois pourront choisir ce comité ou non.
Logiquement le comité de village est la dernière instance locale aux mains du Parti
communiste. Seulement le nouveau "chef du parti" pour Wukan est un certain Lin Zuluan, un
représentant qui a chassé l'ancien reponsable. Son prédecesseur avait passé 42 ans à ce
poste et était accusé d'avoir volé la terre des villageois pour la revendre à des promoteurs.
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