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Quand les forçats du textile lancent des SOS via les vêtements

Une note pliée dans une poche de pantalon ou cachée dans un sac en papier, une étiquette cousue dans une robe… Ces ouvriers surexploités tentent d'alerter les consommateurs occidentaux sur leurs conditions de travail.

Article rédigé par Camille Caldini
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un sac d'habits de marque irlandaise Primark le 5 décembre 2012 à Londres (Royaume-Uni). (OLI SCARFF / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Ils se présentent comme des prisonniers chinois, sont employés par l'industrie du textile et décrivent des conditions de travail inhumaines. Ces forçats tentent de lancer des SOS aux consommateurs occidentaux, qui achètent les vêtements qu'ils produisent, sans forcément savoir ce que signifie la mention "Made in Chine" ou "Made in Bengladesh".

En une semaine, deux nouveaux cas ont été révélés. Le premier, en Irlande, le second au Pays de Galles, indique jeudi 26 juin le correspondant de France 2 à Londres sur son blog. L'enseigne low-cost Primark, mise en cause dans ces deux cas, veut enquêter pour s'assurer de la véracité des accusations.

Francetv info revient sur ces appels au secours cachés dans vos vêtements.

Une note dans un pantalon Primark acheté en 2011

Dans une poche de pantalon acheté chez Primark en 2011, et jamais porté depuis, une Irlandaise affirme avoir trouvé un billet rédigé à la main, accompagné d'une pièce d'identité. La note, écrite en chinois, explique que les détenus sont obligés de fabriquer des vêtements quinze heures par jour. Son auteur ajoute que les prisonniers travaillent "comme des bœufs" et que leur nourriture "ne serait même pas considérée comme comestible pour des animaux".

Sceptique, Primark assure que le modèle de pantalon était produit et commercialisé jusqu'en 2009. L'enseigne ajoute que des inspections ont été menées chez son fournisseur et garantit qu'"aucun travail forcé" n'a contribué à fabriquer ses produits depuis 2009, précise la BBC (en anglais).

Une étiquette cousue dans une robe Primark

Primark toujours. Une jeune galloise a découvert dans sa nouvelle robe un étrange message en cherchant les instructions de lavage. "Forcé à travailler pendant des heures éreintantes", pouvait-on lire sur l'étiquette, cousue dans le vêtement. "Cette découverte relance le débat sur les conditions de travail des ouvriers depuis l'effondrement de l'usine textile Rana Plaza, au Bangladesh, où Primark figurait parmi les marques retrouvées dans les décombres, en 2013" rapporte L'Express.fr.

Là encore, l'enseigne se défend. "Nous trouvons très étrange que cette histoire fasse surface dans ce contexte, étant donné que la robe était en vente il y a plus d'un an, sans qu'aucun autre incident de ce genre ne nous soit remonté", réagit Primark auprès de Fashionista (en anglais).

Une lettre dans le sac d'une chaîne de grands magasins

Cette fois, c'est le sac et non le vêtement, qui est en cause. "A l'aide, à l'aide, à l'aide." Voici les mots, écrits à l'encre bleue, qu'une habitante de New York a trouvés dans son sac de shopping sur la célèbre 5e Avenue. La jeune femme sortait tout juste d'un magasin de la chaîne américaine Saks. En cherchant son reçu, elle tombe sur une lettre, signée par un certain Tohnain Emmanuel Njong, qui se présente comme un prisonnier chinois, photo de passeport à l'appui. L'homme affirme avoir fabriqué ce sac depuis un centre de détention où les prisonniers "sont maltraités et travaillent comme des esclaves treize heures par jour pour produire ces sacs".

L'enseigne Saks affirme avoir ouvert une enquête interne. Si la chaîne reconnaît fabriquer ses sacs en papier en Chine, elle affirme ne pas être en mesure de déterminer l'origine précise de celui qui contenait la lettre.

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