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Quand la rue gronde et que les têtes tombent
Publié le 05/03/2014 17:00
Mis à jour le 07/03/2014 11:08
Ces dernières années, les Printemps arabes et les soulèvements populaires, comme place Maïdan à Kiev, en Ukraine, ont vu tomber plusieurs régimes autoritaires ou dictatoriaux.
Viktor Ianoukovitch, Hosni Moubarak, Zine el-Abidine Ben Ali, ou encore Kourmanbek Bakiev et François Bozizé… Mais que sont devenus ces dirigeants déchus ?
Retour en images sur neuf chefs d’Etat à avoir cédé le pouvoir.
candidat à la présidentielle d’octobre 2004 en Ukraine, fait bourrer les urnes pour emporter le second tour du scrutin. Cela déclenche la Révolution orange. Il faut attendre février 2010 pour qu’il arrive enfin au poste convoité. Se présentant comme un défenseur des valeurs démocratiques, il apparaît au départ comme l'artisan inattendu d'un avenir européen de l'Ukraine. Pourtant, il renonce le 21 novembre 2013, sous la pression de la Russie, à la signature d'un accord d'association avec l'UE. Des milliers de gens descendent alors dans la rue. Son nom restera entaché à jamais par les 80 morts de la place Maïdan, dans le centre de Kiev. Il est accusé de corruption via la «Famille», puissant clan politico-financier réunissant plusieurs de ses proches. Ses goûts de luxe, comme en témoigne sa somptueuse résidence à Mejiguiria, sont dénoncés par l'opposition et les médias ukrainiens. Selon Moscou, Viktor Ianoukovitch, réfugié en Russie, est toujours le président légitime de l’Ukraine. (AFP/MUYKHYLO MARKIV)
est arrivé au pouvoir de la Centrafrique par les armes. Mais son régime, miné par la corruption, est renversé en mars 2013 par Michel Djotodia, aidé d’une coalition de rebelles constituée en août 2012, la Séléka. Elle est principalement musulmane alors que la population est à 80% chrétienne. François Bozizé, soutenu par un autre groupe, les anti-balakas, accuse les pays voisins de la Centrafrique d'avoir favorisé le chaos. L’ancien président Bozizé serait réfugié en Ouganda ; Michel Djotodia cultive son jardin au Bénin, où il joue les gentlemen farmers. (AFP PHOTO/ SIA KAMBOU - AFP PHOTO/MIGUEL MEDINA)
après 33 ans à la tête du pays, cède officiellement le pouvoir à son successeur Abd Rab Mansour Hadi, le 27 février 2012. Depuis un an, un conflit sanglant (plus de 300 morts), secouait le Yémen. Blessé grièvement dans un attentat en juin 2011, il est envoyé en Arabie saoudite puis aux Etats-Unis pour y être soigné. Il est le quatrième président à perdre le pouvoir lors du Printemps arabe. Il est aussi le seul à avoir pu négocier grâce à la mise en place d’un plan de transition en vertu d'un accord parrainé par l'ONU et le Conseil de coopération du Golfe. Aux dernières nouvelles, l’homme est retiré de la politique mais alimenterait toujours les foyers de discorde du pays. (AFP/YEMENI PRESIDENCY)
a dirigé d’une main de fer la Libye pendant près de 42 ans. Le 15 février 2011, des protestations sans précédent contre son régime éclatent dans le pays. Elles sont violemment réprimées, notamment à Benghazi. La prise de la ville par les rebelles du Conseil national de Transition et l'intervention de l'OTAN, autorisée par l'ONU, amorce la fin de la dictature. En août 2011, Kadhafi prend la fuite. La Cour pénale internationale lance un mandat d'arrêt pour «crimes contre l'humanité». Il est tué le 20 octobre 2011 à Syrte, son fief, à 360 km à l'est de Tripoli. Il est le seul dirigeant à avoir été tué lors des Printemps arabes. (AFP PHOTO JOHN MACDOUGALL)
a dirigé l'Egypte pendant trente ans. Il est renversé lors du Printemps arabe en février 2011, après 18 jours de manifestations et 850 morts. Echappant à la peine de mort, il est condamné à la prison à vie en 2012. Des informations contradictoires circulent sur son état de santé : dépression, cancer, crises cardiaques ou encore problèmes respiratoires. Il est même annoncé comme cliniquement mort en 2012. Le jugement est finalement annulé en appel en 2013. Libéré, il est assigné à résidence dans un hôpital militaire du Caire. En Egypte, la colère sociale gronde toujours. (AFP/Arno Burgi)
fuit la Tunisie avec sa famille, le 14 janvier 2011. Il vient d’être chassé par la rue après 24 ans de pouvoir. Depuis, il est refugié en Arabie Saoudite. Condamné par contumace à la prison à vie, il vit dans une somptueuse demeure à Djedda. La justice tunisienne a lancé un mandat d'arrêt international contre lui et son épouse Leïla Trabelsi. Deux demandes d'extradition de la Tunisie sont restées sans réponse. Les biens du clan Ben Ali sont estimés entre 5 et 10 milliards d'euros. Le recouvrement des avoirs à l'étranger reste difficile. (AFP/ABDELHAK SENNA)
occupe le palais présidentiel à Abidjan depuis 2000. Mais fin 2010, à l’issue de l’élection présidentielle, il refuse de céder le pouvoir à son rival, élu démocratiquement, l'actuel dirigeant Alassane Ouattara. Le pays plonge dans une crise sanglante qui fait 3000 morts en quatre mois. Le pays au bord de la guerre civile, les forces françaises interviennent. Laurent Gbagbo est arrêté le 11 avril 2011 par les forces pro-Ouattara. Poursuivi pour crime contre l'humanité, il est détenu par la Cour pénale internationale de La Haye, depuis le 30 novembre 2011. Il est le premier ex-président détenu par la CPI. Lecture, exercices physiques et prières rythment ses journées. (REUTERS/Thierry Gouegnon)
est arrivé à la tête du Kirghizistan en 2005. Au printemps 2010, après un soulèvement populaire contre l’emprisonnement d’opposants, il doit fuir son pays. Il se réfugie d’abord au Kazakhstan puis s’installe en Biélorussie. Il a été condamné à 24 ans de prison par contumace pour abus de pouvoir, le 12 février 2013. Il reste inculpé de meurtres pendant la révolte sanglante. Le nouveau pouvoir l’accuse de manipuler à distance le conflit interethnique entre Kirghizes et Ouzbeks. Traitant les nouveaux dirigeants de bandits, il se dit toujours président du Kirghizistan. (AFP/ ANDREY STENIN)
était à la tête du Niger depuis 1999. Mais en 2009, suite à un référendum qu’il a fait voter, il entend bien le conserver trois ans de plus. Il dissout le Parlement et fait adopter une réforme de la Constitution. Cet abus de pouvoir, qui entraîne des sanctions internationales envers le pays, lui est fatal. Aujourd’hui, l'ancien président nigérien réclame un audit sur la gestion du pays par la junte qui l'a renversé en février 2010. 610 millions d'euros auraient disparus des caisses de l'Etat. Un montant considérable pour le Niger, dont le budget 2014 est de 2,8 milliards d'euros. Fin 2013, Mamadou Tandja crée la surprise en déclarant vouloir se présenter aux prochaines élections présidentielles de 2016. ( AFP PHOTO BOUREIMA HAMA )
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