Yémen : l'ONU réussit son opération sur un pétrolier pour éviter une marée noire en mer Rouge
L'ONU a annoncé vendredi 11 août avoir terminé le pompage de plus d'un million de barils de pétrole contenus dans un vieux navire abandonné au large du Yémen, dans le cadre d'une opération visant à éviter une gigantesque marée noire en mer Rouge. Vieux de 47 ans, le FSO Safer, longtemps qualifié de "bombe à retardement", transportait 1,14 million de barils de brut, soit quatre fois plus de pétrole que l'Exxon Valdez qui s'est échoué en 1989 au large de l'Alaska. Il n'avait pas été entretenu en huit ans de guerre entre les rebelles Houthis, proches de l'Iran, et le gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite, et menaçait d'exploser à tout moment au large de Hodeida (ouest).
"Le secrétaire général salue le transfert de pétrole du FSO Safer vers le navire de remplacement qui s'est achevé aujourd'hui en toute sécurité, évitant ainsi ce qui aurait pu être une catastrophe environnementale et humanitaire monumentale", a déclaré l'ONU dans un communiqué. L'opération, qui avait démarré le 25 juillet, a consisté à pomper les hydrocarbures vers un nouveau navire plus petit, le Nautica, que les Nations unies ont acheté en mars. L'ONU a chiffré l'opération à 143 millions de dollars, une goutte d'eau comparée aux coûts de nettoyage, estimés à 20 milliards de dollars, qui auraient dû être déboursés en cas de marée noire.
L'ONU a toutefois prévenu que, même débarrassé de sa cargaison de pétrole, le navire, qui risque toujours de se briser, "constituera une menace (...) pour l'environnement", en raison de résidus de pétrole. La prochaine étape du sauvetage consistera à nettoyer les réservoirs du Safer et à le préparer pour le remorquage et la démolition, opération qui devrait prendre "entre deux et trois semaines", a indiqué Achim Steiner, l'administrateur du Programme des Nations unies pour le développement. Mais il manque encore environ 20 millions de dollars à l'ONU, et le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a exhorté vendredi la communauté internationale et le secteur privé à intervenir pour "terminer le travail et s'attaquer à toutes les menaces environnementales restantes".
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