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Yémen : "Des blessures à vie" pour les enfants victimes de mines antipersonnel

Au Yémen, dans l'attente des résultats d'une réunion inédite mercredi pour sauver une trêve fragile dans plusieurs régions du pays, l'inquiétude des ONG porte sur les "dégâts épouvantables" dus aux mines antipersonnel.

Article rédigé par franceinfo, Omar Ouahmane
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des experts collectent, le 11 décembre 2018, des mines et des explosifs qui auraient été posés dans le secteur d'Hodeidah, au Yémen.  (NAJEEB ALMAHBOOBI / EPA)

Au Yémen, les résultats d'une réunion sans précédent, mercredi 26 décembre, à Hodeida, sont attendus, après un face-à face entre le gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite et des rebelles Houthis, alliés de l'Iran. La rencontre, sous l’égide de l’ONU, est vouée à faciliter l'application de la trêve fragile du 13 décembre dans plusieurs régions, où les mines antipersonnel font des ravages "dramatiques", alerte Médecins sans frontières (MSF). 

L'une des clauses concerne l'urgence du déminage

Depuis le début de la guerre au Yémen, il y a près de quatre ans, des dizaines de milliers de mines antipersonnel ont été posées à travers le pays. Thierry Durand, de l'ONG Médecins sans frontières (MSF), de retour de la ville portuaire de Mocha, au sud d’Hodeida, témoigne. "Toute la zone a été minée par les Houthis, autour des villages, des petites villes, des axes secondaires. Il y a beaucoup de mines et on a toutes les semaines des victimes d’explosions de mines sur des véhicules, des bus, indique-t-il. Les blessures sont dramatiques. Plus de 15 000 personnes ont été opérées chez nous." 

De jeunes victimes affluent vers les hôpitaux

80% sont des civils et parmi eux, figurent de nombreux enfants, également victimes de la famine. Bernard Leménager, un chirurgien également de retour du Yémen, le confirme. "Les mines touchent effectivement les enfants, soit parce qu’ils jouent, qu’ils se promènent et qu’ils vont partout, déclare ce médecin de MSF. Ça peut faire des gros dégâts, des mains arrachées, des dégâts épouvantables." Pour ces enfants, les conséquences sont souvent irréversibles. Caroline Seguin, chef de mission à Hodeida, de passage à Paris ces derniers jours, décrit ce qu'elle a vu sur les zones au sud de cette ville. "Ce sont des afflux d’enfants blessés. On est souvent obligés de les amputer. Ce sont des blessures à vie", témoigne-t-elle.

Le fragile accord de paix conclu en Suède prévoit d’importantes opérations de déminage. La France fait partie des pays qui ont proposé d’y participer.

MSF alerte sur le danger des mines antipersonnel au Yémen - un reportage d'Omar Ouahmane

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