: Vidéo Le message de "Miss Guerre" dans un Yémen en proie à une grave pénurie
"On connaît les Miss Monde, mais on n'a jamais entendu parler d'une Miss Guerre..." Qui est cette "Miss Guerre" du Yémen, pays soumis depuis trois ans à des bombardements incessants ? Deux jeunes garçons de Sanaa, la capitale, sont venus l'interviewer pour un reportage à voir le 8 févier dans "Envoyé spécial". Dans cet extrait, elle a un message pour l'Union européenne.
"Miss Guerre" ne ressemble pas à son surnom : c'est une jeune femme souriante, mariée et maman de deux filles. Nismah Al-Kumaim, de son vrai nom, s'est fait connaître sur les réseaux sociaux avec ses photos décalées, où elle se met en scène pour évoquer le quotidien des Yéménites depuis 2015. Son surnom, elle le doit à une image où elle porte de l'eau sur sa tête et un chargeur solaire de téléphone à la ceinture, qui pour elle "exprime la souffrance et la ténacité du peuple yéménite".
Ahmed, 11 ans, et Youssef, 9 ans, sont en "mission" chez "Miss Guerre" pour Khadija Al-Salami, la réalisatrice de ce film : ils recueillent les messages des Yéménites à l'intention de l'Union européenne. Nismah n'en connaît que le drapeau, mais Ahmed en a sa propre définition : "Ce sont des pays en Europe qui étaient en guerre. Quand la raison leur est revenue, ils ont décidé de former une union pour arrêter la guerre." Plusieurs membres de l'UE, dont la France, vendent des armes à l'Arabie saoudite, à la tête de la coalition qui bombarde le Yémen depuis trois ans.
Pénurie de tout à cause du blocus
Dans une voiture qui traverse Sanaa, la capitale en ruines et en proie à la pénurie, Nismah délivre aux pays européens un message poignant. "Mon message pour l'Union européenne, c'est qu'elle doit s'impliquer pour ramener la paix au Yémen. Le peuple yéménite est pris entre deux feux : entre les attaques aériennes et les pillages. Entre deux morts : celle qui vient du ciel, et celle qui vient du sol. Nous n'avons plus aucune chance de survie. Comment pouvons-nous vivre ?"
En plus de bombardements incessants depuis 2015, la coalition menée par l'Arabie saoudite impose un blocus au Yémen. Plus de gaz, plus de médicaments, plus de denrées alimentaires, plus d'eau. Les enfants en sont réduits à puiser deux bouteilles d'un liquide trouble dans une citerne…
Extrait d'une enquête de Khadija Al-Salami, à voir le 8 février dans "Envoyé spécial".
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