Cet article date de plus de neuf ans.
Au Yémen, la coalition arabe est accusée de crimes de guerre par une ONG
Human Rights Watch tire la sonnette d'alarme. Pour l'ONG, le non-respect régulier des trêves humanitaires ainsi que des bombardements de la coalition arabe sur des immeubles civils dans la ville portuaire de Mokha, s'apparentent à des crimes de guerre. Elle demande à l'ONU d'enquêter sur les attaques en contradiction avec le droit international, venant de toutes les parties prenantes au conflit.
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En présence, sur les 528.000km² de superficie du Yémen, d'un côté, les forces loyales au président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi soutenues par la coalition conduite par l'Arabie Saoudite, de l'autre, les rebelles chiites houthis restés fidèles, eux, à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, encouragés par l'Iran. Dans ces affrontements qui ont débuté fin mars 2015, près de 4.000 personnes ont été tuées, dont la moitié de civils selon l'ONU.
Les deux belligérants ont été mis à l'index par Human Rights Watch (HRW), qui a récemment accusé les rebelles d'avoir bombardé «des zones peuplées d'Aden (la deuxième ville du pays, NDLR) sans égard pour les civils», tandis que le raid aérien de la coalition ayant fait 65 morts, dont dix enfants, parmi les civils à Mokha (sud-est) était considéré par l'organisation comme un crime de guerre.
Un blocus naval meurtrier
Plus largement, l'ensemble des ONG présentes sur place s'inquiètent de la situation humanitaire au Yémen. Le pays dépend à 90% des importations pour son carburant et la nourriture et à 100% pour les médicaments et les produits pharmaceutiques.
Malgré l'arrivée d'un bateau de ravitaillement affrété par l'ONU au port d'Aden fin juillet 2015 et la livraison de cargaisons, le blocus naval imposé par la coalition arabe au littoral yéménite «tue autant que le conflit» armé, a constaté la présidente internationale de Médecins sans frontières (MSF), Joanne Liu.
Certes, l'ONU avait demandé que l'Arabie Saoudite allège le blocus naval afin de laisser davantage de navires commerciaux ravitailler le pays. Mais le porte-parole de la coalition, le Saoudien Ahmed Assiri, a rejeté les accusations de Mme Liu. Il a affirmé que la coalition appliquait non «pas un blocus mais un embargo» sur les armes que la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU impose aux rebelles.
Pour Mme Liu, l'état des lieux ne souffre aucune discussion: «Nous voyons des patients mourir car ils n'ont pas reçu leur traitement», a-t-elle répété.
Dans une tribune publiée par Libération le 27 juillet, le docteur Mégo Terzian, président de MSF, enfonçait le clou: «Force est de constater que cette résolution (de l'ONU) s'est trompée de cible. Loin de "mettre fin aux violences", elle a alimenté l'ardeur au combat des parties au conflit et étranglé la population.»
Avant l’éclatement de la guerre, le Yémen était déjà l’un des pays les plus pauvres du Moyen-Orient et plus de 60% de la population, soit 15 millions de personnes, avaient besoin d’aide régulière.
Un blocus naval meurtrier
Plus largement, l'ensemble des ONG présentes sur place s'inquiètent de la situation humanitaire au Yémen. Le pays dépend à 90% des importations pour son carburant et la nourriture et à 100% pour les médicaments et les produits pharmaceutiques.
Malgré l'arrivée d'un bateau de ravitaillement affrété par l'ONU au port d'Aden fin juillet 2015 et la livraison de cargaisons, le blocus naval imposé par la coalition arabe au littoral yéménite «tue autant que le conflit» armé, a constaté la présidente internationale de Médecins sans frontières (MSF), Joanne Liu.
Certes, l'ONU avait demandé que l'Arabie Saoudite allège le blocus naval afin de laisser davantage de navires commerciaux ravitailler le pays. Mais le porte-parole de la coalition, le Saoudien Ahmed Assiri, a rejeté les accusations de Mme Liu. Il a affirmé que la coalition appliquait non «pas un blocus mais un embargo» sur les armes que la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU impose aux rebelles.
Pour Mme Liu, l'état des lieux ne souffre aucune discussion: «Nous voyons des patients mourir car ils n'ont pas reçu leur traitement», a-t-elle répété.
Dans une tribune publiée par Libération le 27 juillet, le docteur Mégo Terzian, président de MSF, enfonçait le clou: «Force est de constater que cette résolution (de l'ONU) s'est trompée de cible. Loin de "mettre fin aux violences", elle a alimenté l'ardeur au combat des parties au conflit et étranglé la population.»
Avant l’éclatement de la guerre, le Yémen était déjà l’un des pays les plus pauvres du Moyen-Orient et plus de 60% de la population, soit 15 millions de personnes, avaient besoin d’aide régulière.
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