Yémen. Des fidèles de l'ancien président attaquent le ministère de la Défense
La transition se complique dans ce pays qui est sorti en février de 32 ans de dictature.
PROCHE-ORIENT - Le bras de fer entre le président Abd Rabbo Mansour Hadi et les partisans de l'ancien président Saleh se durcit au Yémen. Les forces gouvernementales yéménites ont repoussé, mardi 14 août, une attaque menée par les soldats de la Garde républicaine, commandée par le fils de l'ancien président Saleh, ont indiqué des témoins. Les assaillants ont attaqué à l'arme automatique et aux roquettes antichar le siège du ministère de la Défense dans le centre de la capitale, Sanaa, après l'avoir assiégé.
Mais les troupes gouvernementales ont pu repousser l'attaque, arrêtant plusieurs mutins et en encerclant d'autres dans des bâtiments proches du ministère, toujours selon des témoins. Les soldats de la Garde républicaine étaient arrivés tôt le matin au siège du ministère et ont coupé toutes les routes d'accès au bâtiment, selon des témoins qui ont fait état d'échanges de tirs d'armes légères avant que l'assaut ne soit donné.
La plupart des mutins appartiennent à des tribus de la région de Sanaa fidèles à l'ex-président Saleh, contraint au départ en février sous la pression d'un mouvement de contestation après 32 ans au pouvoir, selon la même source.
Tension maximale à Sanaa
Le déploiement des mutins autour du siège du ministère de la Défense a provoqué une vive tension dans la capitale. Dans le secteur ouest de Sanaa, des renforts ont été déployés autour de la résidence du président Abd Rabbo Mansour Hadi qui s'est rendu dans la matinée en Arabie saoudite où il doit participer à un sommet islamique à La Mecque.
Par ailleurs, le siège de la Banque centrale a été évacué et des renforts de l'armée ont été déployés pour protéger le bâtiment, selon des témoins.
Une transition politique difficile
La transition politique dans le pays bute notamment sur la difficulté de restructurer les forces armées et de sécurité, qui souffrent de la division entre partisans et adversaires de la contestation anti-Saleh.
Fin juillet, le siège du ministère de l'Intérieur à Sanaa avait subi une attaque qui a dégénéré en affrontements ayant fait quinze morts et provoqué la destruction de dossiers sensibles de ce département.
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