Trêve fragile à Gaza
La paix, à 6 h ? Tous l'espèrent, peu y croient vraiment. Ce matin à 6 h, la trêve entre le groupe palestinien Hamas et Israël est entrée en vigueur. Elle a été saluée par une déclaration solennelle du porte-parole du Hamas :
“Le Hamas est déterminé à respecter l'accord de trêve et garantir son succès. Nous appelons l'occupation (Israël) à le respecter aussi et à le traduire sur le terrain”.
Le porte-parole du Premier ministre israélien Ehud Olmert, Mark Regev, a pour sa part affirmé qu'Israël “respectera tous les engagements qu'il a pris en vertu des ententes obtenues par l'Egypte”. Et d'ajouter : “Si le calme est observé, dès le début de la semaine prochaine, il y a aura un allègement des sanctions”.
Sur le terrain, ces belles déclarations laissent les habitants sceptiques.
Outre l'arrêt des tirs palestiniens vers Israël et les attaques israéliennes, l'accord prévoit un allègement progressif du blocus imposé par l'Etat hébreu au territoire exigu de 362 km2 où s'entassent 1,5 million de Palestiniens. Le calendrier de la trêve prévoit la réouverture progressive des terminaux routiers reliant Israël et la bande de Gaza, fermés quasiment en permanence suite à la prise de pouvoir par le Hamas en juin 2007.
Mais peu avant la trêve, un Palestinien a été tué et deux autres blessés par des tirs israéliens au sud de Gaza, selon les services d'urgence palestiniens. Un porte-parole de l'armée israélienne a affirmé que l'attaque a visé “un groupe de lanceurs de roquettes”. Selon l'armée, 30 roquettes et 10 obus de mortier tirés depuis Gaza sont tombés hier dans le sud d'Israël, faisant un blessé léger coté israélien.
La trêve est d'autant plus fragile que les deux adversaires ne se parlent toujours pas. C'est l'Egypte qui a négocié difficilement, faisant la navette entre le Hamas et Israël. Le Hamas, notamment, n'a pas pu obtenir l'assurance de la réouverture du terminal de Rafah, porte ouverte sur l'Egypte. Israël lie la question à la libération du soldat Gilad Shalit.
Grégoire Lecalot, avec agence
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