Les Libanais dans l'angoisse après la démission de Saad Hariri : "Je sens qu’on est pris en otage"
La démission de Saad Hariri, samedi 4 novembre, inquiète les Libanais. Cette décision et le départ du Premier ministre libanais en Arabie saoudite ont nourri toutes les craintes, malgré l'invitation en France samedi par Emmanuel Macron.
Le Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri est attendu à Paris samedi 18 novembre. Emmanuel Macron se dit attaché "à la stabilité et à l’intégrité territoriale" du Liban. Mais à Beyrouth, l'angoisse est palpable.
Cela fait 13 jours que Saad Hariri n’a pas remis les pieds au Liban. Et cette absence prolongée suscite l'inquiétude. Pour Adèle, infirmière, c'est l'avenir du pays et de la région qui sont en jeu. "On est tous perplexes et on attend, dans l’angoisse, parce qu’il y a la guerre, ça va entraîner tout le Moyen-Orient dans une folie", dit-elle. "Je sens qu’on est pris en otage, d’ailleurs, on a toujours été pris en otage. On attend", poursuit l'infirmière.
Du choc à la colère, au sentiment d'humiliation
Les Libanais sont passés de la sidération après la démission surprise du 4 novembre, à la colère, car l’attente est pour certains insoutenable. Samir est étudiant. "Tous les Libanais attendent le retour de Saad Hariri. Nous avons besoin de lui. C’est trop long, il doit rentrer immédiatement pour le bien du pays. Il doit revenir avec sa famille, sinon il ne sera pas totalement libre", estime-t-il.
Outre la colère, se joint aussi un sentiment d’humiliation de voir le Premier ministre contraint à la démission depuis un pays étranger. Car pour beaucoup, cela ne fait aucun doute, Saad Hariri n’a jamais été libre de ses mouvements en Arabie saoudite. Comme des millions de Libanais, Georges n’a pas raté la diffusion de l’interview télévisée donnée dimanche soir par le Premier ministre démissionnaire. "On connaît Monsieur Hariri. Il n’était pas libre de s’exprimer, affirme George. C’est un grand scandale".
Les Libanais sont unanimes pour saluer l’action de la France dans cette affaire qu’ils qualifient de rocambolesque et espèrent désormais que l’attente prendra fin dans les prochains jours.
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