Le Premier ministre libanais démissionne et dit craindre pour sa vie
Saad Hariri a fait une déclaration surprise aujourd'hui, depuis l'Arabie saoudite. Il accuse le mouvement chiite Hezbollah et l'Iran d'avoir la "mainmise" sur le Liban.
Coup de tonnerre au Liban. "J'annonce ma démission du poste de Premier ministre", a lancé Saad Hariri depuis l'Arabie saoudite, dans un discours retransmis par la chaîne satellitaire Al-Arabiya installée à Dubaï. Le Premier ministre libanais a annoncé, samedi 4 novembre, à la surprise générale, sa démission en accusant le Hezbollah chiite et son allié iranien de "mainmise" sur le Liban et en disant craindre pour sa vie.
La démission, totalement inattendue, intervient un an après sa nomination. Le puissant mouvement armé du Hezbollah chiite fait partie de son gouvernement. "Je sens que ma vie est visée", a-t-il dit, affirmant que le Liban vivait une situation similaire à celle qui prévalait avant l'assassinat, en 2005, de son père, Rafic Hariri, ex-Premier-ministre. Quatre membres du Hezbollah sont mis en cause dans ce meurtre qui a ébranlé le Liban.
"L'Iran a une mainmise sur le destin de la région"
Le Hezbollah chiite est un allié crucial du régime de Bachar Al-Assad dans la guerre en Syrie voisine. Il est soutenu par Téhéran et est le seul parti libanais à avoir gardé ses armes après la fin de la guerre civile au Liban (1975-1990). Bête noire d'Israël, le Hezbollah refuse d'abandonner son arsenal, principale pomme de discorde dans le pays.
"L'Iran a une mainmise sur le destin des pays de la région (...) Le Hezbollah est le bras de l'Iran, non seulement au Liban, mais également dans les autres pays arabes", a dénoncé Saad Hariri, un proche de l'Arabie saoudite.
Et "ces dernières décennies, le Hezbollah a imposé une situation de fait accompli par la force de ses armes", a ajouté le Premier ministre démissionnaire, qui lisait son discours derrière un bureau, devant un drapeau libanais.
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