Guerre au Yémen : les humanitaires en première ligne
Le Yémen, pays le plus pauvre du Moyen-Orient, continue d'être déchiré par la guerre. Dans la nuit de dimanche 20 à lundi 21 mai, de nouveaux tirs ont eu lieu entre les rebelles, soutenus par l'Iran, et l'Arabie saoudite. La guerre a fait 10 000 morts en trois ans, et deux tiers de la population nécessite une aide humanitaire.
Les habitants l'ont surnommé la République des pneumatiques : un bidonville de glaise et de caoutchouc qui n'a cessé de s'agrandir depuis le début de la guerre. Dans cette case insalubre, cet habitant vit avec ses huit enfants. La famille, comme toutes les autres ici, dépend entièrement de l'aide humanitaire apportée chaque mois à l'entrée du quartier. Chacun repart avec un peu d'huile, de la farine, des haricots : le strict minimum. Les ONG avouent ne pas réussir à contenter tout le monde.
Mettre sa vie en péril pour celle des autres
Au Yémen, deux habitants sur trois ont besoin de l'aide humanitaire, mais la guerre limite son déploiement, et les ONG occidentales craignent pour leur personnel. Solène Poureau est arrivée il y a quelques semaines. Cette Française circule sans escorte armée pour afficher sa neutralité. Sa sécurité, dit-elle, ce sont les contacts établis en amont et cet itinéraire qu'elle garde en permanence à portée de main. Autre précaution : la jeune femme ne sortira pas de son véhicule sans être voilée, comme la grande majorité des Yéménites, histoire de passer inaperçue.
Dans ces montagnes reculées, à 15 kilomètres du front, ces habitants ne peuvent plus cultiver leurs champs ou élever leurs animaux. L'ONG française organise une distribution d'argent pour les plus vulnérables : 60 euros par mois et par famille. À 150 kilomètres de là, Solène Poureau réside avec plusieurs autres Français dans une villa sécurisée, avec gardes, contrôles des véhicules, palissades, et une pièce de sécurité spécialement aménagée. Avec le danger et des salaires qui dépassent rarement les 2 000 euros nets mensuels, les travailleurs humanitaires occidentaux restent rares au Yémen. Une vie à huis clos ou presque, pour soulager les populations locales, qui souffrent de la guerre.
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