: Reportage "On sait qu'on a une grande responsabilité" : en Jordanie, immersion avec les pilotes d'une base aérienne française
Emmanuel Macron est en Jordanie, jeudi 21 et vendredi 22 décembre, pour célébrer le traditionnel réveillon de Noël avec des soldats français engagés en opérations extérieures. Après une rencontre avec le Roi Abdallah dans l'après-midi du jeudi 21 décembre, le chef de l’État dîne avec les 350 militaires de la base aérienne projetée au Levant, située en plein cœur du désert jordanien, à deux heures de route de la capitale Amman. Franceinfo a partagé la journée des pilotes.
Au cœur du désert jordanien, aride et rocailleux, une chorégraphie millimétrée débute dans un simple préfabriqué où se trouve la salle d'opération. Cartes, plan de vol, procédure de sécurité : derrière les rideaux clos, le briefing est obligatoire pour le commandant Julien et le capitaine Niels. Ces deux pilotes prennent les dernières consignes et s'enquièrent de la météo puis se dirigent sereinement vers le vestiaire. "Je suis en train de mettre ce qu'on appelle un 'pantalon anti G', dit l'un d'eux. C'est un pantalon qui va comprimer nos abdominaux et nos jambes et permet de retenir le sang plus facilement au niveau du cerveau, quand on prend du facteur de charge."
Opération Chammal contre l'État islamique
Les deux pilotes sont presque parés au décollage. Les avions Rafale sont armés, direction une zone secrète. À 30 minutes de vol à peine, il y a l’Irak et la Syrie, le terrain de jeu de l’opération Chammal, volet français de l'opération internationale "Inherent Resolve" chargée de lutter contre le groupe État islamique depuis 2014. "Daesh a été fortement diminué depuis 2014, assure le commandant Julien, qui dirige le détachement Rafale. À l'époque, Daesh possédait une emprise sur toute l'Irak. À l'heure actuelle, Daesh n'est plus que disséminé à quelques endroits. Donc ils sont beaucoup moins puissants que ce qu'ils ne l'ont été par le passé."
"Notre rôle a légèrement changé. On vole quasiment toujours autant, mais on n'est plus là au cas où."
Julien, commandant de l'armée de l'air, en charge du détachement Rafale en Jordanieà franceinfo
Les frappes quotidiennes sont donc devenues l’exception. Au Levant, la France est désormais chargée de missions de renseignements, du suivi de convois sensibles, de la lutte anti-drones. C'est suffisant pour que demeure chez le capitaine Niels un immense sentiment de fierté : "On représente aussi la France et ses intérêts, donc c'est un honneur pour moi. Depuis tout petit, je voulais être pilote. On sait qu'on a une grande responsabilité entre les mains et on est fier." Ces pilotes de Rafale sont déployés pour deux mois. Ils passeront les fêtes de fin d'année pour la première fois quelque part dans ce désert jordanien, loin de chez eux.
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