Syrie : la France peut-elle combattre au sol ?
Alors que le gouvernement annonce des frappes aériennes en Syrie pour combattre les islamistes, plusieurs voix dans la classe politique demandent une intervention militaire au sol. Est-ce envisageable ?
François Hollande a annoncé des survols de la Syrie par les forces françaises, pour une mission de renseignement dans un premier temps et des frappes militaires dans un deuxième. L'exécutif refuse toute intervention de troupes au sol, une position qui ne convainc pas toute la classe politique, ni même l'ensemble de la population française (56% des Français y seraient favorables, selon un sondage du 14 septembre).
Une option irréaliste et lourde de conséquences
Une opération militaire au sol nécessiterait des moyens considérables : il faudrait au moins 300 000 hommes en Syrie et en Irak pour reprendre les villes de Mossoul et Raqqa, aux mains du groupe Etat islamique, d'après la reporter Dorothée Olliéric. Encore faudrait-il ensuite "tenir" ces territoires dans la durée. Selon le spécialiste du terrorisme Alain Rodier, du Centre français de recherche sur le renseignement, "ce n'est plus 300 000 hommes qu'il faudrait avoir sur le terrain pour encadrer ces immensités, là, on pourrait compter en millions d'hommes".
Des opérations difficiles à mettre en place et qui pourraient provoquer de lourdes pertes humaines. C'est la raison pour laquelle la France comme les États-Unist privilégient les frappes aériennes. En outre, une intervention au sol pourrait être interprétée comme un soutien à Bachar el-Assad et pousser les populations sunnites à rejoindre Daech.
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