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"Stephan Villeneuve n'était pas une tête brûlée"

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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

 Martine Laroche-Joubert, grand reporter à France 2, est l'invitée de Julien Benedetto sur Franceinfo.

Ils ont payé de leur vie leur désir de nous informer. Un journaliste et un fixeur sont morts, lundi 19 juin, à Mossoul en Irak, après le déclenchement d'un engin explosif improvisé. Il s'agit du Français Stephan Villeneuve et de l'Irakien Bakhtiyar Haddad. La journaliste Véronique Robert qui les accompagnait est grièvement blessée. Ils travaillaient pour France Télévisions et le magazine Envoyé Spécial. Ils menaient sur place un enquête sur les djihadistes français.  

Martine Laroche-Joubert, grand reporter à France 2, est l'invitée de Julien Benedetto sur Franceinfo. Reporter de guerre, elle est allée plusieurs fois à Mossoul et était il y a quelques jours à Raqqa. Martine Laroche-Joubert connaissait bien les victimes. Elle raconte sa rencontre, samedi dernier, avec Véronique Robert. "Elle était très excitée à l'idée de ce reportage qu'elle allait tourner pour Envoyé Spécial. Elle n'avait aucune crainte particulière"

Le danger à chaque pas

Martine Laroche-Joubert s'est déjà rendue dans la zone dans laquelle s'est produite l'explosion : "J'ai connu cette zone il y a longtemps, c'était sous occupation américaine. C'est tout petit, c'est la vieille ville, ce sont des rues entrelacées les unes aux autres et là il y a 500 à 600 djihadistes qui sont prêts à tout, ils se batteront jusqu'au bout. C'est donc une zone particulièrement dangereuse, d'autant plus que le groupe Etat islamique laisse des mines partout chaque fois qu'il recule un tout petit peu."

Alors quelles sont les précautions à prendre sur le terrain lorsque l'on est journaliste ? " Il faut faire attention là où on marche, vraiment. Si je ne vois pas ce qu'il y a dessous, je ne marche pas. Je marche là où je peux repérer. N'importe quoi peut être miné, une porte, un objet, donc je ne touche rien, j'essaie de ne pas faire de gestes inutiles, j'écoute ce que l'on me dit. Ce qu'il y a de nouveau par rapport aux autres guerres, ce sont les drones. Quand j'étais à Raqqa, l'Etat islamique a lancé un drone d'observation au-dessus de nous et le lendemain ils lançait un drone chargé d'explosifs sur notre voiture. Heureusement on n'était pas à l'intérieur mais des gens ont été blessés autour", explique la reporter de guerre.

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