Offensive vers Mossoul : des civils risquent leur vie pour retrouver leur maison
L'offensive vers Mossoul, en Irak, continue. Malgré les combats, des civils tentent de retourner dans leur village pour retrouver leur maison, au péril de leur vie.
Onzième jour d'offensive vers Mossoul, en Irak. Les troupes d'élite sont désormais positionnées à environ cinq kilomètres des quartiers est de la ville. Sur les autres fronts, les troupes engagées gagnent elles aussi du terrain, village après village.
Des villages où certains civils prennent tous les risques pour revenir voir leur maison. C’est le cas justement dans le village de Badana. Il a récemment été libéré. Mais le village reste vide, sans aucune force de sécurité pour le protéger, alors que le groupe État islamique vient de reculer à quelques kilomètres à peine. Cela n'empêche pas Adji, par exemple, de retourner voir son ancien foyer.
Hadji revient dans son village encore miné pour voir sa maison. Il ne pourra pas y acceder #Mossul #Irak pic.twitter.com/9LFoWaq3Ng
— philippe randé (@philippe_rande) October 26, 2016
Des villages piégés d'explosifs
En descendant de sa voiture, il ose à peine poser la pointe du pied sur les gravats de son village. Au bout de quelques mètres, appuyé sur sa canne, il s'arrête devant deux casseroles rouges, remplies d'explosifs, posées à côté d'une carcasse de voiture calcinée. Tout près, sa maison.
"Tout est par terre. Daech avait construit à l'intérieur deux usines pour fabriquer des explosifs. C'est encore dangereux, tout est piégé. Aucun démineur n'est là, ni les peshmergas, ni l'armée irakienne. Daech est sûrement toujours caché sous terre. Là, il y a un tunnel. En plus, on vient d'entendre une explosion proche, un tank. Mais je ne sais pas où il est."
Comment exprimer ma peine ? C'était toute ma vie.
Finalement Adji repartira avec l'arrière de son pick-up vide, sans savoir s'il reste quoi que ce soit dans les décombres de sa maison. Sur le chemin du retour, Saïd, son ami, freine brusquement en voyant un cadavre sur le bord de la route.
"Je ne connais pas sa nationalité, mais c'est un jihadiste. Ses deux jambes sont coupées. C'était un kamikaze, il a toujours sa bombe sur lui, c'est dangereux ! Ne nous approchons pas trop près du corps", conseille Saïd.
Comme Badana, des dizaines de villages ont été repris par les forces de sécurité depuis le début de l'offensive. Comme à Badana, le retour des civils risque de prendre de longues semaines.
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