"Le ciblage amène la suppression des cadres de Daech mais il faut empêcher le recrutement de nouveaux"

Pour Dominique Trinquand, "les opérations en cours sur le terrain qui conduisent à réduire territorialement considérablement l'emprise de Daech réduisent aussi la capacité d'attraction de Daech". "Il faut que cette capacité d'attraction sur le plan doctrinale pour des islamistes radicaux soit réduite et pour cela il faut que le sanctuaire de Daech disparaisse ce qui ne veut pas dire que son idéologie va disparaître et qu'il n'y aura plus de menaces".

L'ancien chef de mission de l'ONU est persuadé que le poste de numéro deux de l'organisation terroriste sera rapidement pourvu car "il y a des remplaçants", d'autant plus que "dans leur idéologie, ils subissent le martyr et vont au paradis" et cela provoque "une attirance pour que des successeurs prennent leur place et suivent leur exemple".

Dominique Trinquand est persuadé que Daech recrute un certain nombre de gens compétents et capables d'être à la tête de l'organisation. "On a tous été frappés de la qualité des produits médiatique fournis par Daech" dans la cyberguerre, a précisé le général Trinquand, ce qui prouve, selon lui, que des gens "de grande qualité mais déviants" sont recrutés par Daech pour qui "le monde est un site de recrutement".

Concernant le numéro un de l'organisation, Abou Bakr al-Baghdadi, il est toujours en vie et malgré "le ciblage des tirs", on ne peut pas savoir s'il sera capturé ou tué dans "un an, deux ans, ou plus", a estimé Dominique Trinquand.

Selon le général, il faut surtout s'occuper de l'idéologie de Daech qui a "une capacité d'attraction certaine sur une jeunesse en perdition". Selon lui, c'est "à nos sociétés de se mobiliser en interne pour que Daesh ne prolifère pas sur le territoire européen". Dominique Trinquand a également rappelé le "rôle des citoyens d'être en première ligne et d'informer, de passer l'information et si besoin est, d'intervenir".