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"La Syrie est presque détruite" : un mois après la chute de Baghouz et de l'État islamique, la difficile question de la reconstruction

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Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France

Alors que des pourparlers pour la paix en Syrie ont lieu, jeudi et vendredi au Kazakhstan, la question de la reconstruction du pays dirigé par Bachar Al-Assad se pose déjà.

À partir de jeudi 25 et jusqu'à vendredi 26 avril, la Russie, l'Iran et la Turquie se retrouvent au Kazakhstan pour une nouvelle session de pourparlers de paix sur la Syrie, en présence d'émissaires du régime de Damas et des rebelles. Bachar Al-Assad a sauvé sa peau et son pouvoir, mais l'après-guerre en Syrie est synonyme -entre autres- de rationnement d'essence et de pénurie de médicaments pour la population. Si la situation n'est pas totalement stable dans cette zone du Proche-Orient, la question de la reconstruction se pose déjà.

Reconstruction politique

Quelques semaines après la perte du dernier bastion du groupe État islamique à Baghouz en territoire syrien, des diplomates russes, turcs et iraniens se retrouvent dans la capitale kazakhe pour tenter de progresser sur la voie d'un règlement de la guerre en Syrie. "Le problème pour la communauté internationale et pour les pays qui ont eu beaucoup d'influence dans cette guerre, ce n'est plus Bachar Al-Assad, mais c'est l'Iran", estime Sami Kleib. Pour l'éditorialiste libanais, "si on trouve une solution pour le départ des Iraniens, si le régime syrien trouve cette solution, il peut gagner la bataille politique, le défi politique".

Reconstruction économique

Faute de transition politique crédible, "il n'est pas question pour les Occidentaux de financer la reconstruction de la Syrie, ni pour la banque mondiale et le FMI d'apporter leur concours", explique Fabrice Balanche, géographe spécialiste de la Syrie. "La Syrie est presque détruite", poursuit Sami Kleib. L'éditorialiste libanais rapporte que "pour la reconstruction, c'est 50 milliards de dollars" dont il est question. Pour l'instant, "le pays se reconstruit de toute façon avec l'argent venu de la diaspora syrienne, des réfugiés syriens en Europe. On a une reconstruction qui se fait donc a minima", précise Fabrice Balanche.

Reconstruction humaine

Au-delà des dégâts matériels, la société syrienne est traumatisée. C'est toute une génération qui a été sacrifiée, et qu'il faut reconstruire. "Il y a beaucoup de haine, de fractures" entre les Syriens eux-mêmes, rapporte Sami Kleib. Pour l'éditorialiste libanais, "il faudrait une aide internationale urgente pour reconstruire les esprits". Réconcilier les Syriens entre eux prendra des années, d'autant que Bachar Al-Assad n'a pas l'intention de lâcher le pouvoir.

La reconstruction de la Syrie - Explications de Christian Chesnot

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