Cet article date de plus de huit ans.

La bataille de Mossoul sera "acharnée", car "elle est préparée depuis longtemps"

"Le destin final de Daech est de disparaître et cela passera par la prise de Mossoul," explique sur franceinfo le général Vincent Desportes, ancien directeur de l'École de guerre, alors que la bataille de Mossoul en Irak a commencé.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des Peshmerga positionnés à 25 km dans le l'est de Mossoul le 17 octobre 2016 (SAFIN HAMED / AFP)

La bataille de Mossoul a officiellement commencé. Le Premier ministre irakien a annoncé lundi 17 octobre le début de l'offensive pour tenter de reprendre la grande ville du nord de l'Irak, actuellement aux mains du groupe Etat islamique. Une bataille qui s'annonce "difficile et acharnée", d'après le général Vincent Desportes, ancien directeur de l'École de guerre et enseignant à Sciences Po, interrogé sur franceinfo.

franceinfo : Cette bataille a des chances d'aboutir ?

Vincent Desportes : Elle aboutira sûrement, car le destin final de Daech est évidemment de disparaître, et cela passera par la prise de Mossoul. Cela réussira, mais ce sera probablement une bataille longue et difficile (...) C'est le dernier bastion [des combattants du groupe Etat islamique], et il est tout à fait probable qu'ils s'accrocheront jusqu'à la fin.

Faut-il s'attendre à un grand nombre de victimes civiles ?

Évidemment. La guerre urbaine est la guerre la plus terrible, qui fait beaucoup de victimes. Si les civils sont présents, les civils souffrent. Un certain nombre de consignes ont été données, mais ont-elles vraiment été entendues ? On ne peut pas imaginer reprendre une ville sans que ce soit un exercice extrêmement sanglant, hélas.

Quel sera le rôle de la coalition internationale dans les prochains jours ?

On a vu la coalition rassembler ses moyens, pour l'instant elle a envoyé un certain nombre de canons d'artillerie. On sait que depuis quinze jours, le porte-avions Charles-de-Gaulle est là, et que désormais, nous avons 36 avions qui peuvent appuyer. Donc le rôle de la coalition sera essentiellement un "appui feu", et probablement également une coordination de ces feux au sol.

Et les jihadistes, dans Mossoul, eux aussi se préparent à cette bataille ?

Cela fait au moins deux ans qu'ils se préparent à cette bataille. Ils ont donc eu le temps de préparer la manœuvre défensive, avec probablement des tranchées, des pièges de toute sorte. Ce sera donc très difficile (...) Ce sera une bataille acharnée car, justement, elle est préparée depuis très longtemps.

Général Vincent Desportes : " ce sera probablement une bataille longue et difficile"

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.