Irak : les habitants de Qayyarah se sont mobilisés pour libérer leur ville
Après deux ans sous l'autorité de l'Etat islamique, les habitants de la ville de Qayyarah en Irak savourent la liberté grâce à une collaboration avec les militaires. Reportage.
En Irak, la ville de Qayyarah, à 60 km au sud de Mossoul a été reprise jeudi 25 août des mains du groupe terroriste Etat islamique par l'armée irakienne. Qayyarah, une ville stratégique car la dernière sur le chemin de l'armée irakienne vers Mossoul, deuxième ville d'Irak.
Jassem, habitant de Qayyarah, vit cette libération comme un soulagement. "Ça fait deux ans que les forces terroristes nous oppriment. Ils ont étouffé la population" explique cet ancien général à la retraite. "Ils ont envahi notre territoire, confisqué nos maisons et volé nos fortunes, ils ont pris tout ce dont nous disposions. C’est pour ça que j’ai rejoint la force de l’armée. Pour reprendre le territoire qui a été envahi par les terroristes, les barbares, par les oppresseurs."
Le peuple avait reçu instruction de l'armée de se soulever contre Daech
Pour libérer la ville, Jassem et d’autres voisins ont donc décidé de prendre les armes. "Au départ, quinze personnes se sont rassemblées pour résister. Mais une fois Qayyarah assiégée de tous les côtés, d'autres personnes ont attaqué les lieux de réunions du groupe Etat islamique et leurs positions" indique Jassem. Et il ajoute : "Le peuple avait reçu l'instruction de l'armée de se soulever contre Daech. Il fallait réussir à libérer la ville sans créer de nouveaux réfugiés. L'armée aurait pu reprendre la ville sans les civils mais la libération aurait été moins propre."
Pour moi ce mouvement représente une lumière au bout du tunnel
Au lendemain de la libération, Jassem porte fièrement son vieil uniforme de l’armée irakienne ainsi qu’une casquette délavée. A ses côtés, le général Najim qui a commandé l’opération de reprise de Mossoul, raconte : "C’est la première fois qu’un groupe à l’intérieur de la ville se bat avec nos troupes contre le groupe Etat islamique. Ça veut dire beaucoup pour nous. Ça veut dire que le nationalisme de la population est toujours fort. Ce qui s’est passé en Irak n’est pas simple et pour moi ce mouvement représente une lumière au bout du tunnel, l’espoir que l’Irak guérira de ses blessures."
Et le général Najim espère un mouvement similaire lors de la prise de Mossoul. Aujourd’hui, dans la deuxième ville du pays, de nombreux actes de résistance ont déjà eu lieu. Depuis Qayyarah, l’armée irakienne se prépare à mener l’offensive de Mossoul, dans une ville toujours peuplée de plus d’un million d’habitants.
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