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Irak : l'ONU enquête sur douze charniers imputés au groupe Etat islamique

Le travail de l'équipe dédiée est long et fastidieux. Vaincu en Irak fin 2017, le groupe Etat islamique a laissé derrière lui plus de 200 charniers qui pourraient renfermer jusqu'à 12 000 corps, selon l'ONU.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une cérémonie organisée lors de l'exhumation des corps de centaines de Yézidis découverts dans un charnier, le 15 mars 2019, dans le village de Kojo (Irak). (ZAID AL-OBEIDI / AFP)

Les enquêteurs de l'ONU poursuivent leur travail sur des exactions imputées au groupe Etat islamique, notamment contre les Yézidis. Ils ont exhumé douze charniers en Irak et réunissent des témoignages pouvant être utilisés devant la justice, selon un rapport remis récemment au Conseil de sécurité.

Une équipe a été créée en 2017 pour garantir que le groupe jihadiste réponde d'éventuels crimes de guerre en Irak et en Syrie, un dossier également porté par le Prix Nobel de la paix yézidie Nadia Murad et l'avocate libano-britannique Amal Clooney. Selon l'ONU, le massacre des Yézidis, une minorité kurdophone persécutée de longue date, pourrait constituer un génocide.

"Des communautés entières effacées"

Dans le rapport, le chef de la commission d'enquête de l'ONU, Karim Asad Ahmad Khan, indique que les investigations de ses 48 enquêteurs sont focalisées sur un massacre de Yézidis en 2014, des crimes à Mossoul entre 2014 et 2016 et la mort de recrues militaires irakiennes dans la région de Tikrit en juin 2014. Après avoir débuté ses travaux en octobre, un premier charnier avait été exhumé par la commission à la mi-mars à Kojo, localité yazidie du nord de l'Irak.

Un programme de protection des témoins a été mis en place, précise le chef de la commission d'enquête. "A Mossoul, Tikrit, Dohuk et ailleurs en Irak, des victimes ont fait des récits poignants de leurs souffrances, de communautés entières effacées et de femmes et de filles emmenées en esclavage", souligne le document.

"Les avancées sont plus lentes que prévues", note Karim Asad Ahmad Khan dans le rapport remis récemment au Conseil de sécurité. Il souligne la nécessité d'établir des procédures "claires et efficaces" pour utiliser les preuves lors de poursuites judiciaires. Vaincu en Irak fin 2017, le groupe Etat islamique a laissé derrière lui plus de 200 charniers qui pourraient renfermer jusqu'à 12 000 corps, selon l'ONU.

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