Des centaines de tués, des milliers de déplacés, un patrimoine menacé : l'EI contrôle Palmyre
Après huit jours de combats, le groupe Etat islamique a revendiqué le contrôle de la cité antique.
Un drapeau noir flotte désormais au-dessus de Palmyre (Syrie). Le groupe Etat islamique a pris le contrôle de la totalité de la ville, dont la cité antique, dans le désert syrien, jeudi 21 mai. Avec la prise de cette oasis qui ouvre sur le grand désert syrien frontalier de l'Irak, l'EI se rend désormais maître de la moitié du territoire du pays.
#Syrie ce qui intéresse l'#EI est la position stratégique de #Palmyre sur la route de #Homs & la notoire prison de #Tadmour
— Wassim Nasr (@SimNasr) 20 Mai 2015
L'Etat islamique met la main sur la ville
Après huit jours de combats, l'EI a revendiqué sur Twitter la prise totale de la ville, affirmant que les forces du régime "se sont enfuies, laissant derrière elles un grand nombre de morts dans leurs rangs".
Le régime de Bachar Al-Assad a reconnu sa défaite, l'agence officielle Sana affirmant que les troupes loyalistes "se sont retirées après (...) l'entrée d'un grand nombre de terroristes de l'EI".
Les troupes du régime syrien ont quitté toutes leurs positions dans et à la périphérie de Palmyre, notamment les renseignements militaires de toute la Badiya (désert syrien), l'aéroport militaire et la prison, a indiqué l'OSDH, l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
Des centaines de personnes tuées
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, s'est émue du risque de nouveaux "crimes de guerre" de la part du groupe jihadiste.
"A nouveau, des centaines de personnes ont été tuées, et des milliers risquent d'être exposées à des violences arbitraires, tandis que de nouvelles destructions de sites culturels risquent d'être perpétrées", a-t-elle relevé.
Des milliers d'habitants en fuite
Environ un tiers des 200 000 habitants de la ville ont fui au cours des derniers jours lors des combats entre les jihadistes et les forces gouvernementales, indique le Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme.
"L'EI a opéré une fouille systématique des maisons à la recherche de personnes liées au gouvernement. Au moins 14 civils auraient été exécutés par l'EI à Palmyre cette semaine", a dit la porte-parole du Haut Commissariat Ravina Shamdasani.
La cité antique menacée
La destruction de la cité antique de Palmyre serait "une énorme perte pour l'humanité", a déclaré jeudi la directrice de l'Unesco, Irina Bokova.
#Palmyra: Please ask political & religious leaders to launch an appeal to prevent destruction https://t.co/ZYIsqCJDIk #unite4heritage
— Irina Bokova (@IrinaBokova) 21 Mai 2015
"Palmyre est le site d'un extraordinaire héritage mondial dans le désert, et toute destruction serait non seulement un crime de guerre, mais aussi une énorme perte pour l'humanité", a souligné Irina Bokova, qui a réitéré son appel au Conseil de sécurité de l'ONU à se saisir du sujet.
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