Dans Tombouctou en ruine, les guides touristiques peinent à survivre
Tombouctou, dans le nord malien, qui attirait chaque année des milliers de touristes, a vu son économie locale ruinée par la guerre. Devant les mausolées détruits, les guides touristiques peinent à se reconvertir.
Dans la cacophonie d’un marché artisanal à Bamako, Abdulaziz dessine des motifs sur une boite en cuir. Originaire de Tombouctou, il a passé l’essentiel de sa vie à faire découvrir les merveilles de la Cité aux 333 saints aux touristes venus du monde entier.
Les touristes ne sont jamais revenus
La guerre est passée par là : après le conflit, les touristes ne sont jamais revenus. "J’étais accompagnateur de touristes à Tombouctou pendant dix ans, explique-t-il. Maintenant, comme les touristes ne viennent plus, nous sommes obligés de travailler ici pour faire tenter d’aider nos familles."
Parfois, en une nuit, on gagnait 40 000 francs par jour (60 euros). On gagnait très bien notre vie !
Il se souvient de sa vie d’avant. Celle où il n’était pas forcé de forger des couteaux et de recouvrir de cuir de petites boites en bois pour espérer en tirer un peu d’argent. "Quand les touristes venaient, on faisait des visites, des tours de chameaux. Parfois, en une nuit, on gagnait 40 000 francs par jour (60 euros). On gagnait très bien notre vie !"
Trop dangereux pour les touristes
Aujourd’hui, l’ancien guide gagne à peine de quoi se nourrir. Lui et les autres artisans aimeraient retourner à Tombouctou pour y travailler mais la sécurité est loin d’être rétablie. Même pour les Maliens. Les autorités refusent de toute façon l’accès aux touristes. Trop dangereux : si la ville est relativement sécurisée, les alentours ne sont pas sûrs.
Les menaces d’enlèvement se sont multipliées
Les Casques bleus et les soldats français de l’opération Barkane sont basés à Tombouctou, mais ne suffisent pas à rassurer les touristes : ces dernières semaines, les menaces d’enlèvement se sont multipliées dans la zone. La France déconseille à tous ses ressortissants de s’aventurer dans cette partie du pays.
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