Nuit de liesse sur la place Tahrir
Crépitement de flashes, charivari de klaxons, explosion de feux d'artifices. La place Tahrir se laisse bercer par l'ivresse de la victoire. Une véritable marée rouge, blanche et noire - aux couleurs du drapeau égyptien - a afflué sur la bien-nommée "place de la Libération". La liesse est à la hauteur des attentes et de la tension accumulées
depuis le début de la révolte populaire.
"Nous avons abattu le pharaon"
"Le peuple a renversé le régime !" scandent les manifestations. Elites et classes populaires, musulmans et coptes, progressistes et islamistes conservateurs communient dans la même joie. "Les Egyptiens ont retrouvé leur dignité. C'est incroyable, je n'arrive pas
à y croire" jubile Fatima Mahfouz, 31 ans. Comme des millions d'Egyptiens, elle n'a connu qu'un seul président, Hosni Moubarak. "Nous avons réussi une chose sans précédent depuis 7.000
ans. Nous avons abattu le pharaon. L'Egypte est libre, elle ne
redeviendra jamais ce qu'elle était, nous ne le permettrons
pas" lance Tarek Saad, un charpentier de 51 ans.
Au bout de 18 jours de contestation, certains manifestants sont prêts à reprendre une vie normale, confiants dans l'armée à qui Hosni Moubarak a remis le pouvoir. D'autres, au contraire, n'ont pas l'intention de quitter la place Tahrir. "On restera jusqu'à ce que
la situation s'éclaircisse. Nous voulons la liberté totale et la démocratie" affirme un habitant du delta du Nil, qui campe depuis trois jours sur la place. Pas question de s'arrêter en si bon chemin, renchérit un autre manifestant : "Nous ne voulons personne de l'ancien régime, ils doivent tous partir".
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