INFO FRANCETV INFO. Les hôtesses d'Air France qui ne souhaitent pas porter le voile pourront refuser de se rendre à Téhéran
Après un week-end de polémique, la direction de la compagnie aérienne a rencontré les syndicats en début d'après-midi.
Les hôtesses d'Air France ne seront pas obligées de se rendre en Iran et de se voiler. Contactée par francetv info, la compagnie aérienne a indiqué lundi 4 avril avoir accepté la demande de plusieurs syndicats de mettre en place une "mesure d'exception au cas par cas" sur la ligne Paris-Téhéran, qui doit rouvrir le 17 avril après huit années de suspension. Les hôtesses ne désirant pas porter de voile pourront ainsi se signaler auprès de leur encadrement et refuser de faire partie du personnel navigant en cabine (PNC) sur ces vols, sans conséquence sur leur salaire ou leur planning. Elles seront alors réaffectées sur un autre vol.
Comme l'avait révélé francetv info vendredi, Air France avait diffusé un mémento interne indiquant que les hôtesses qui se rendraient dans la capitale iranienne devraient porter un pantalon, une veste longue et un voile sur les cheveux dès la sortie de l'avion. Une démarche justifiée par la loi iranienne datant de la révolution de 1979, qui impose à toutes les femmes, étrangères compris, de se voiler. Cette exigence avait été vivement critiquée par plusieurs syndicats.
Une première pour la compagnie
Dans un courrier adressé vendredi à Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes, l'Union des navigants de l'aviation civile (Unac) avait même dénoncé des contraintes qui n'avaient "rien de professionnel" et qui étaient "vécues comme de véritables atteintes à la dignité" par les hôtesses.
Ce système de "nolontariat" permanent est une première pour la compagnie aérienne. Jusqu'à présent, Air France n'avait mis en place ce type de dispositif que lors de situations de crise. En plein cœur de l'épidémie d'Ebola en Guinée, le PNC pouvait ainsi décider de ne pas se rendre à Conakry, sans que ce refus entraîne de sanctions. Une mesure similaire avait été mise en place pour les vols à destination de Tokyo après l'accident nucléaire de Fukushima.
Une "victoire" pour les syndicats
Du côté des organisations syndicales, on affiche sa satisfaction. "Nous sommes très contents de cette victoire, mais nous resterons attentifs aux modalités d'application de ce 'nolontariat'", explique à francetv info Françoise Redolfi, secrétaire adjointe de l'Unsa PNC.
A l'issue de la réunion organisée avec Air France, Flore Arrighi, présidente de l'Union des navigants de l'aviation civile (Unac), déplore tout de même qu'il ait fallu que le sujet devienne une polémique relayée dans la presse pour que la direction accède à la demande des syndicats.
Nous avons clairement dit à la direction que nous regrettions qu'il ait fallu passer par un tel battage médiatique pour que nous soyons entendus, alors que nous les alertions sur ce sujet depuis des semaines.
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