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La bataille pour reprendre l'ouest de Mossoul sera "longue et coûteuse" sur le plan humain

L'offensive irakienne pour reprendre l'ouest de la ville de Mossoul, aux mains du groupe État islamique, a repris dimanche. Une bataille qui s'annonce "extrêmement difficile" pour Gérard Chaliand, spécialiste des conflits armés et du terrorisme, interrogé sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Deux soldats qui combattent l'Etat islamique, le 10 janvier 2017. (DIMITAR DILKOFF / AFP)

La bataille de Mossoul a repris dimanche 19 février. Les autorités irakiennes ont en effet annoncé le lancement d'une offensive terrestre pour reprendre l'ouest de la ville aux mains des jihadistes du groupe État islamique.

Pour Gérard Chaliand, spécialiste des conflits armés et du terrorisme, il faut s'attendre à une bataille "longue" et "extrêmement coûteuse sur le plan humain."

franceinfo : La partie ouest de Mossoul concentre beaucoup de petites rues, comment les forces armées irakiennes vont-elles pouvoir débusquer les jihadistes qui s'y retranchent ?

Gérard Chaliand : La partie ouest est la partie médiévale. Cela va être extrêmement difficile de pénétrer dans ce labyrinthe. Il a fallu quatre mois, entre le 17 octobre et le début de l'offensive, pour nettoyer tous les abords, village par village. L'avancée, dans la seconde partie, va être coûteuse en hommes. Ceux qui sont assiégés sont les mieux à même d'avoir préparé les chausse-trappes dans lesquelles vont tomber ceux qui avancent. C'est extrêmement coûteux pour les assaillants. D'ailleurs, la zone est a coûté très cher. Je n'ai pas de chiffres précis sur les victimes, mais ça a saigné très fort.

Combien de jihadistes restent dans la partie ouest de Mossoul ?

Quelques milliers, c'est certain. Ils sont déterminés à faire durer la bataille le plus longtemps possible. Indiscutablement, ils savent qu'ils vont perdre, mais ils vont perdre en beauté.

Ils sont prêts à mourir pour la cause

Gérard Chaliand, spécialiste des conflits armés et du terrorisme

à franceinfo

Cela permet de recruter d'autres gens pour d'autres luttes. Mais ça va être une bataille longue, ceux qui s'imaginent que ce sera réglé en quelques semaines se trompent. Ça peut durer plusieurs mois.

Est-ce que les jihadistes peuvent compter sur le soutien d'une partie de la population de cette partie ouest, à majorité sunnite ?

Ils peuvent compter sur quelques personnes, certainement. Mais d'une manière générale, la population souffre de beaucoup de manque. Le siège est réel, il n'y a plus de ravitaillement. Les gens sont prisonniers dans la mesure où il est interdit de quitter la ville. Il va y avoir des victimes civiles, c'est sûr.

Gérard Chaliand : "Cela va être extrêmement difficile de pénétrer dans ce labyrinthe."

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