Irak : le calvaire des civils à Mossoul-Ouest où les jihadistes "tirent dans le tas"
Les forces irakiennes tentent de chasser les derniers jihadistes de l'Etat islamique de la partie ouest de Mossoul, où les civils paient le prix fort de cette bataille finale.
Les forces irakiennes, appuyées par la coalition internationale, mènent l’offensive pour déloger les derniers jihadistes de l’Etat islamique de Mossoul, devenue un fief de Daech en juin 2014. Après avoir pris le contrôle de la partie est de la ville en janvier dernier, elles investissent la partie ouest de la deuxième ville d'Irak, où les civils sont pris au piège.
Une famille décimée par les obus et les tirs
Dans la partie ouest de Mossoul, assise dans son salon dont les murs sont criblés de balles, Zahina raconte sa vie qui a basculé après le début de l’offensive le 19 février dernier.
Les jihadistes de l’Etat islamique ont pris position dans notre maison. Ils nous ont chassés. On s’est retrouvé dans la rue et un obus s’est abattu sur nous. J’ai perdu un fils et deux filles.
Zahina, une habitante de Mossoulà franceinfo
La famille décimée a été hébergée chez des parents, mais la solution de repli n'a pas tenu longtemps. Zahina explique qu'elle a dû fuir à nouveau, en raison des combats qui se sont rapprochés. "Les jihadistes nous ont tiré dessus. Ils ont tué mon mari et blessé mes deux dernières filles. Voilà comment ils nous ont traités", témoigne-t-elle.
Des accusations de massacre
Acculés, les jihadistes font preuve d’une grande cruauté. L'ONU les accuse d'avoir commis un massacre dans le quartier de al-Shira, le 1er juin dernier, où 163 personnes sont mortes pour avoir tenté de s’enfuir. Un médecin volontaire américain, Chris, est encore sous le choc lorsqu'il raconte les circonstances des assassinats.
Il y a eu une ouverture de la taille d’une porte et les civils se sont engouffrés dans cette brèche. Les jihadistes étaient là avec leurs mitrailleuses et ils ont tiré dans le tas.
Chris, médecin américain à Mossoul-Ouestà franceinfo
Le médecin explique que les secours ont pris en charge de très jeunes victimes, dans la partie ouest de la ville, où des jihadistes sont encore présents. "Ils n’ont aucun respect pour la vie humaine. Nous avons soigné des enfants de cinq ans, blessés à la Kalachnikov", témoigne-t-il. Alors que la bataille touche à sa fin, le pire est à craindre pour les dizaines de milliers de civils, pris au piège au milieu des combats.
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