Mort de Ben Laden : soulagement mais vigilance
Les plus prompts à réagir à cette information auront été... les Américains : par milliers, ils ont afflué devant les grilles de la Maison Blanche, à Washington ; et à New York, sur le site de Ground Zero, là où s'élevaient jusqu'en septembre 2001 les tours jumelles du World Trade Center.
-
Mais les réactions officielles n'ont pas tardé : le prédécesseur de Barack Obama, George Bush, qui était en poste lors des attentats du 11 septembre, est sorti de son silence pour se féliciter de cette "victoire pour l'Amérique. C'est une réussite capitale", estime l'ancien président, qui rappelle quand même que "la lutte contre le terrorisme continue".
- Grande satisfaction également en Israël, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu évoque dans un communiqué un "triomphe retentissant pour la justice, la liberté et les
valeurs partagées par tous les pays démocratiques qui luttent
côte à côte dans leur détermination contre le terrorisme". -
Son homologue britannique, David Cameron, se félicite de ce "grand succès, qui apportera au monde un grand soulagement".
-
A Paris, c'est le ministre des Affaires Etrangères, Alain Juppé, qui a exprimé le premier la position de la France : la mort de Ben Laden, estime-t-il, est "le symbole d'une victoire contre le terrorisme, une victoire de toutes les démocraties".
Dans un communiqué, la Présidence de la République qualifie cette nouvelle d'"événement majeur de la lutte mondiale contre le terrorisme. Le combat contre
les criminels qui s'en réclament doit se poursuivre sans relâche
et rassembler tous les États qui sont victimes de ces crimes."_ Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, espère quant à lui que la mort du chef d'Al Qaida aura des conséquences positives sur le sort des deux journalistes français retenus en Aghanistan depuis décembre 2009, Stéphane Taponier et Hervé Ghesquière : cela peut jouer "positivement", a-t-il dit ce matin.
-
Le président afghan, Hamid Karzaï, estime que Ben Laden "a payé pour ses actes", et souligne que la présence du chef terroriste au Pakistan prouve que la source du terrorisme n'est pas en Afghanistan. Il appelle les talibans à cesser le combat.
Les autres réactions
- Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, estime que la disparition d'Oussama ben Laden représente "un grand résultat dans la lutte contre le mal". Toujours à Rome, le Vatican rappelle dans un communiqué que Ben Laden a eu "de très graves responsabilités" dans la diffusion de la haine dans le monde.
- La chancelière allemande, Angela Merkel, qualifie l'opération américaine de "victoire des forces de la paix".
- Les autorités russes saluent "le succès important obtenu par les Etats-Unis dans la
guerre contre le terrorisme international". -
Au Yemen, un responsable officiel de la présidence espère que la mort de Ben Laden constituera "le début de la fin du terrorisme".
Rien n'est moins sûr : personne, et surtout pas Barack Obama, ne se fait d'illusion. La mort de Ben Laden ne fait pas disparaitre la menace terroriste, et les autorités américaines appellent déjà leurs ressortissants à la "prudence" à l'étranger, et disent redouter "des violences anti-américaines". Interpol estime également que la menace terroriste est "accrue".
_ Sur certains sites islamistes, des djihadistes pleurent "le héros de l'Islam" qu'était à leurs yeux Oussama ben Laden, et préviennent : "Les lions
resteront des lions, et continueront sur ses traces"...
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.