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Liban : le gouvernement annonce des réformes, sans calmer la colère de la rue

La gronde populaire avait éclaté jeudi avec l'annonce surprise d'une nouvelle taxe sur les appels effectués via les applications de messagerie Internet comme WhatsApp. La mesure a été rapidement annulée mais la contestation a continué de grandir.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestantes dans les rues de Beyrouth, au Liban, le 21 octobre 2019.  (ANWAR AMRO / AFP)

Confronté à une mobilisation populaire sans précédent, le gouvernement libanais accélère le train des réformes. A l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire, lundi 21 octobre, le Premier ministre Saad Hariri a annoncé devant la presse l'adoption par la coalition gouvernementale qu'il dirige des "mesures essentielles et nécessaires".

Saad Hariri a assuré soutenir la demande des manifestants d'élections anticipées. "Votre voix est entendue, et si vous réclamez des élections anticipées (...) moi Saad Hariri je suis personnellement avec vous". Les dernières législatives avaient eu lieu en mai 2018.

Dans son allocution, le Premier ministre a notamment promis un "budget 2020 sans impôts supplémentaires pour la population", une baisse de 50% des salaires du président et des ex-présidents, des ministres et des députés, ainsi que de nouvelles taxes sur les banques.

"Le peuple veut la chute du régime"

L'annonce de cette série de réformes, retransmises en direct par haut-parleurs sur les lieux des rassemblements géants du centre-ville de Beyrouth, n'a cependant pas calmé la colère les manifestants, qui ont continué de crier leur colère face à une classe politique accusée d'avoir laissé couler le pays. Elles ont été accueillies par les dizaines de milliers de manifestants aux cris de "Révolution, révolution" et "le peuple veut la chute du régime", les slogans phares de la contestation.

S'adressant à la foule rassemblée dans les rues pour une 5e journée consécutive, le Premier ministre a fait profil bas. "Ces décisions n'ont pas été prises pour vous demander de cesser de manifester ou d'exprimer votre colère", a-t-il dit, ajoutant : "c'est vous qui déciderez de le faire, personne ne vous impose de délai". "Vous êtes la boussole, c'est vous qui avez fait bouger le Conseil des ministres, c'est votre mouvement qui a conduit aux décisions", a encore assuré Saad Hariri.

Mais les appels au départ de toute la classe politique, jugée corrompue et incompétente sans exception, continuaient lundi soir de faire l'unanimité. 

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