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Liban: la crise des ordures atteint l'aéroport international de Beyrouth

Dans le prolongement de la crise des ordures au Liban, un nouvel épisode vient illustrer les difficultés du pays à assurer la gestion des services d’hygiène et de santé publiques. Construit à proximité de l’aéroport de Beyrouth, un des dépotoirs créés pour résorber le problème a dû être fermé temporairement. La prolifération d’oiseaux de mer qu’il a entraînée devenait une menace pour les avions.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une multitude d'oiseaux, à quelques mètres du tarmac de l'aéroport de Beyrouth, au moment de l'atterrissage d'un avion de la compagnie libanaise Middle-East airlines, le 12 janvier 2016.  (JOSEPH EID/AFP)

Une des trois décharges créées en mars 2016 pour tenter de résoudre la crise des ordures au Liban a été fermée temporairement sur ordre de justice.

La prolifération des oiseaux de mer menacent la navigation aérienne 
La mesure a été prise par le juge Hassan Hamdan au lendemain d’une déclaration du ministre des Travaux publics et des Transports s’inquiétant de la forte augmentation du nombre d’oiseaux attirés par l’amoncellement des déchets.
 
«Nous sommes aujourd’hui face à une urgence… Les oiseaux présentent un danger pour l’aviation civile», a déclaré Youssef Fenianos à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre Saad Hariri.
 
Répondant au nom surréaliste de Costa Brava, ce dépotoir a, en effet, été implanté en bordure du tarmac de l’aéroport international de Beyrouth. Le plan du gouvernement prévoyait que ce site soit doté d’une installation de traitement de déchets qui n’a toujours pas vu le jour.
 
Résultat : les ordures se sont accumulées jusqu’à atteindre une hauteur de neuf mètres. Elles dégagent des odeurs nauséabondes qui viennent chatouiller le nez des voyageurs à leur arrivée dans le pays.

Des solutions proposées par des experts internationaux  
Enfin, elles attirent de plus en plus de rongeurs et surtout des oiseaux de mer, susceptibles de perturber le décollage ou l’atterrissage des avions. Des dangers contre lesquels les militants pour la défense de l’environnement et le syndicat des pilotes libanais mettent en garde depuis quelques temps.

Pour tenter de remédier à ce problème dans le problème, le ministre Fenianos a annoncé avoir adopté des mesures, proposées par des experts internationaux, pour empêcher la présence de mouettes sur le site. Des moyens pyrotechniques pour effrayer les oiseaux, l’utilisation d’armes équipées de munitions à blanc, des émetteurs de sons à haute intensité ou encore la dissémination de produits dans le périmètre de l’aéroport.

Des polémiques en perspective 
Comme pour répartir les responsabilités dans cette nouvelle affaire, le ministre a également pointé du doigt deux autres pôles d’attraction possibles des volatiles: l’embouchure du fleuve de Ghadir, proche elle aussi de l’aéroport, où viennent se déverser des eaux usées, et des éleveurs de volailles situés dans la zone. Il a affirmé qu’il mettrait un terme à cette situation.
 
La piste des eaux usées est également défendue par le Conseil de développement et de reconstruction. Organisme public, le CDR disculpe la décharge de Costa Brava en indiquant prendre les mesures nécessaires, telles que couverture de sable et sons de rapaces pour effrayer les mouettes, afin d’empêcher l’installation des oiseaux.
 
De son côté, la compagnie Jihad al-Arab, en charge du site contesté, a publié un communiqué dans lequel elle défend sa gestion de la décharge.

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