Guerre au Proche-Orient : pourquoi les obsèques d'Hassan Nasrallah s'annoncent sous haute tension

Le chef du Hezbollah a été tué vendredi dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, un fief du mouvement chiite armé et financé par la République islamique d'Iran.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un homme pointe du doigt un portrait de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, affiché sur une télévision, le 28 septembre 2024 à Beyrouth (Liban). (JOSEPH EID / AFP)

La ville de Beyrouth bruisse de rumeurs depuis la découverte du corps d’Hassan Nasrallah, ce week-end. À commencer par la première : qui deviendra chef du Hezbollah ? Le "parti du Dieu" choisira un successeur "dès qu'il en aura l'occasion", a annoncé lundi 30 septembre le numéro deux du groupe, affirmant qu'Hassan Nasrallah avait été tué avec quatre autres personnes dans une frappe vendredi et non en compagnie de plus de 20 de ses camarades, comme l'a affirmé Israël.

Mais avant cette étape-clé pour le mouvement, il y a la question épineuse des obsèques d'Hassan Nasrallah. Selon la tradition musulmane, les obsèques doivent se dérouler normalement dans les 24 heures qui suivent le décès. En théorie donc, lundi 30 septembre. Mais le Hezbollah n’a toujours pas communiqué officiellement la date des funérailles. Et pour cause : la décision ne se prend pas qu’à Beyrouth. Des consultations ont lieu en ce moment entre le Liban, l’Iran et l’Irak.

Et puis, il y a les risques sécuritaires majeurs. Les précédents cortèges funèbres, après la mort de plusieurs commandants du mouvement, ont rassemblé des milliers de membres du Hezbollah à Beyrouth Sud, le fief de la milice chiite. Avec la mort de Nasrallah, c’est une foule immense qui est donc attendue, avec, sans doute, les plus hauts responsables du Hezbollah encore vivants. Une cible potentielle pour l’armée israélienne.

L’autre inconnue, c’est le discours funéraire, un rituel incontournable. Qui pour le prononcer ? Ce serait en théorie au successeur d’Hassan Nasrallah... mais sa désignation n’a pas encore eu lieu. En attendant, commencent trois jours de deuil dans tout le pays, à l’initiative du premier ministre qui appelle "tous les Libanais à rester unis", tandis que l'armée israélienne a mené une frappe aérienne au cœur de Beyrouth, pour la première fois depuis le début de l'escalade militaire entre Israël et le Hezbollah libanais, tuant trois membres d'un groupe armé palestinien. Au total, plus de mille personnes ont été tuées au Liban, selon les autorités libanaises, depuis le début de l'escalade entre Israël et le Hezbollah à la mi-septembre.

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