Liban : l'ex-ministre des Affaires étrangères appelle à un "gouvernement de transition" et un "dialogue national représentatif"
Nassif Hitti, l'ex-ministre libanais des Affaires étrangères, qui a quitté ses fonctions la veille de l'explosion du 4 août, estime que le gouvernement n'était pas sérieux dans sa volonté de réformes.
Il s'est résolu à jeter l'éponge, six mois après sa nomination au ministère des Affaires étrangères, la veille de l'explosion du 4 août à Beyrouth. Nassif Hitti, diplomate de carrière, longtemps en poste à Paris comme représentant de la Ligue arabe, avait fait le constat qu'il n'était plus sur la même longueur d'onde que le gouvernement. Lundi 10 août, le Premier ministre libanais, Hassan Diab, a annoncé la démission de son gouvernement face à la pression de la rue et de la communauté internationale.
J'ai fait partie de ce gouvernement parce que je croyais profondément que c'était un moment très important pour prendre le chemin des réformes structurelles.
Nassif Hitti, ex-ministre libanais des Affaires étrangèresà franceinfo
"On n'a pas pris ce chemin. Il n'y a plus cette vision qui était au début, cette volonté d'agir et de bouger vite."
Comment sortir de l'impasse après la démission du gouvernement d'Hassan Diab ? Pour Nassif Hitti, il y a urgence à renouer le dialogue avec toutes les composantes libanaises. "C'est une nécessité : un gouvernement de transition avec des pouvoirs, pour pouvoir agir. Il est important qu'il y ait un dialogue national représentatif, de manière inclusive, avec une feuille de route, pour qu'on puisse avancer. Le temps est l'ennemi juré de la situation libanaise." Car les Libanais veulent plus que la seule tête du Premier ministre, fusible d'un système à bout de souffle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.