Au Liban, les réfugiés palestiniens suivent l'escalade de la violence entre le Hamas et Israël : "Plus ils tirent, plus je suis content"
Le Liban accueille des dizaines de milliers de Palestiniens depuis des décennies. Dans le camp de Chatila, au cœur de Beyrouth, les tirs de roquettes du Hamas sur Israël réveillent les rêves de revanche.
Au nord d’Israël, un nouveau front va-t-il s’ouvrir avec le Liban ? Jeudi soir, trois roquettes ont été tirées vers Israël, à partir du sud du Liban, des environs d’un camp de réfugiés palestiniens. Le pays en accueille des dizaines de milliers depuis des décennies. Et plusieurs rassemblements de soutien ont eu lieu cette semaine dans et autour de ces camps, alors que la région a connu la pire escalade entre l'Etat hébreu et le Hamas depuis des décennies.
Abou Youssef a 76 ans. Il est réfugié au Liban depuis la création d’Israël, le 15 mai 1948, et vit chichement dans le camp de Chatila. "Moi je trouve ça magnifique, confie-t-il. Gaza est encerclée mais ils tirent quand même des centaines de roquettes sur Israël. Plus ils tirent, plus je suis content."
Le vieil homme est originaire de Jaffa, "en Palestine", insiste-t-il. Jaffa a été absorbée par Tel Aviv ces dernières décennies. "Il n’y a pas de solution à ces affrontements. Ils occupent nos terres, s’assoient dans nos maisons, ils nous expulsent pendant qu’on est réfugié partout dans le monde... Où est-ce qu’on a vu ça ? Il faut les chasser !" Abou Youssef ne croit plus à la paix, aux négociations ou à l’aide des pays occidentaux.
"Tout doit être repris par la force"
"Négocier ne sert à rien, tout doit être repris par la force", estime également Azzam qui tient une boutique de tissus. Lui aussi est fier de voir les groupes palestiniens de Gaza pilonner Israël, après les images de policiers israéliens pénétrant dans la mosquée Al Aqsa, à Jérusalem. "Ils se défendent ! Quoiqu’ils fassent, c’est leur droit. Ils défendent leur terre, et les pays de la région devraient les soutenir, au lieu de nous trahir", poursuit le marchand. Il reproche aux dirigeants arabes d’avoir délaissé la cause palestinienne au profit d’un rapprochement stratégique avec Israël, notamment contre l’Iran.
"Tout le monde se fout de la Palestine. Si Dieu le Veut, un jour viendra où on égorgera les Israéliens un par un. C’est eux ou nous !", lance Imad, la trentaine, en mimant la scène, avant de disparaître dans les dédales du camp de Chatila, miné par la pauvreté.
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