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Liban : un nouveau président avant deux mois

Le parlement libanais doit élire un nouveau président pour remplacer Emile Lahoud, dont le mandat arrive à expiration le 24 novembre. Le processus commence aujourd’hui, dans un contexte très difficile. L’opposition, notamment le Hezbollah, veut boycotter la séance, faute d’accord sur un candidat.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/Ali Jarekji)

Une seule chose est sûre : Emile Lahoud, actuel président du Liban, prosyrien, quitte ses fonctions le 24 novembre. Conformément à la constitution, les députés doivent élire un autre président avant cette date. Le président du parlement, Nabih Berri, prosyrien également, a convoqué le parlement en collège électoral.

Mais pour l’instant, aucun candidat ne suscite le consensus. L'opposition, pro-syrienne, a donc décidé de boycotter cette séance. Conséquence : aucune élection ne sera possible aujourd’hui, car la présence de deux tiers des députés est nécessaire pour procéder au scrutin. Si l’opposition ne siège pas, c’est impossible à atteindre. Au mieux, la séance d’aujourd’hui pourrait donc servir à une reprise du dialogue entre la majorité et les prosyriens.

Selon la règle de partage confessionnel des pouvoirs, la présidence doit revenir à un chrétien maronite. Michel Aoun est candidat pour l'opposition. Dans la majorité antisyrienne, plusieurs personnalités sont en lice.

La bataille est rude, pour une présidence sans grand pouvoir. Mais elle intervient à un moment clé dans l’histoire du Liban : c’est la première élection présidentielle depuis le départ des troupes syriennes du pays, en 2005. L’assassinat du député antisyrien Antoine Ghanem, imputé à la Syrie, a sonné comme un rappel des enjeux et des implications internationales de l’élection.

« La bataille pour la présidence est en fait une bataille entre deux Libans ou deux projets de Liban », explique une analyste politique, Amal Saad Ghorayeb. La bataille se situe entre une majorité parlementaire antisyrienne, soutenue par les Occidentaux, l’Arabie saoudite et, de l’autre côté, l’opposition, prosyrienne, menée par le Hezbollah chiite et appuyée par Damas et Téhéran.

Le risque de scission est important. En cas d’échec de la présidentielle, Emile Lahoud, prosyrien, a évoqué la formation d’un gouvernement provisoire rival de celui de Fouad Siniora, antisyrien, l’actuel Premier ministre.

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