Liban : attentat contre un député antisyrien, élections maintenues
L'attentat, survenu dans le quartier résidentiel chrétien de Sin el-Fil, hier, a fait au moins six morts et une cinquantaine de blessés, selon la police libanaise. Il visait la voiture du député phalangiste chrétien Antoine Ghanem, reconnaissable à sa plaque minéralogique bleue.
La télévision a montré des images de plusieurs voitures en feu dans la rue, dont une complètement carbonisée. Des personnes brûlées et blessées gisaient sur le sol. Des façades d’immeubles ont été endommagées.
Antoine Ghanem, avocat de 64 ans, avait été élu député du parti Kataëb en 2000. C'est la huitième personnalité antisyrienne assassinée depuis l'ex-Premier ministre Rafic Hariri le 14 février 2005.
Les Etats-Unis, le Conseil de sécurité des Nations Unies et plusieurs pays européens, dont la France, ont fermement condamné l'attentat.
Ce matin, le député PS Gérard Bapt, vice-président du groupe d'amitié France-Liban à l'Assemblée, a exprimé son "indignation" après cet attentat "ciblé". Dans un communiqué, il s’est interrogé sur les intérêts politiques qui ont pu guider les commanditaires de cet acte et à invité le président Bush à produire les preuves lui permettant de désigner l'Iran et la Syrie comme coupables de ce nouvel attentat. Le président américain a en effet hier vu l'ombre de ces deux pays, les bêtes noires des Etats-Unis au Proche-Orient, derrière l'attentat de Beyrouth.
De leur côté, les membres de la majorité antisyrienne ont appelé la "Ligue arabe et le Conseil de sécurité de l'ONU à adopter toutes les mesures nécessaires pour garantir la tenue de l'élection présidentielle et protéger la République". Le gouvernement libanais a en effet appelé les députés à participer à la séance du Parlement initialement prévue le 25 septembre pour élire le successeur du président prosyrien Emile Lahoud, dont le mandat expire le 24 novembre. L'élection peut se tenir jusqu'à cette date.
Les funérailles d'Antoine Ghanem auront lieu demain.
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