La venue controversée de Bachar al-Assad à Paris
La dernière polémique du genre avait pour nom Mouammar Kadhafi. Voilà six mois, le leader libyen était venu dans la capitale, à l'invitation de Nicolas Sarkozy. Son séjour, prévu initialement pour trois jours, en avait duré cinq, dans un contexte de faste et d'honneurs parfois aux limites du burlesque. L'épisode avait valu un certain nombre de critiques au Président français, et suscité la désapprobation d'une majeure partie de l'opinion publique.
L'arrivée, demain, du leader syrien Bachar al-Assad soulève également des questions et fait grincer quelques dents (Lire notre article ci-dessous).
_ Exemple presque caricatural : la participation au défilé du 14 juillet de l'Ecole Militaire Inter-armes. La promotion de cette année a été baptisée du nom du Lieutenant Antoine de la Bâtie, l'un des 58 soldats français tués dans l'attentat du Drakkar, il y a 25 ans à Beyrouth, attentat attribué à la Syrie...
Mais, dit-on à Paris comme à Damas, le contexte a changé. Plutôt en froid sous la présidence de Jacques Chirac, la France et la Syrie entendent désormais unir leurs efforts pour tenter d'améliorer, à défaut de résoudre, la situation proche-orientale dans son ensemble. Qu'il s'agisse, ample programme, du conflit israélo-palestinien ou des crises à répétition que connait le Liban depuis quelques années.
Partenaires particuliers
Et le président syrien ne s'y trompe pas, lorsqu'il évoque une visite "historique" pour son pays dans Le Figaro de mardi. "La France a une position internationale importante. Cela nous ouvre donc une grande porte sur la scène internationale".
_ Il ajoute "nous assistons à une rupture entre la politique actuelle de la France et la politique du passé. Cette nouvelle politique est plus réaliste et correspond davantage aux intérêts de nos deux pays. C'est une base solide pour renouer une relation saine".
Dans une zone comme le Proche-Orient, où alliances et amitiés servent historiquement à constituer des "influences", Nicolas Sarkozy a bien compris - et fait comprendre - qu'un partenaire comme la Syrie était inévitable, pour ne pas dire indispensable. Ce à quoi certaine ONG répondent que le régime syrien a été impliqué par les Nations Unies dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.
Samedi, Bachar al-Assad s'entretiendra avec son homologue français, avant le sommet de l'Union pour la Mediterranée le lendemain, et les cérémonies de la fête nationale le lundi. Le sommet de l'UPM devrait regrouper une quarantaine de dirigeants, dont le Premier ministre israélien Ehud Olmert.
Matteu Maestracci
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