La Syrie amnistie d'une main... et réprime de l'autre
Peut-être le signe d'une certaine nervosité au sein du pouvoir syrien...
_ Alors que les images du corps du jeune Hamza, 13 ans, "torturé à mort" selon les militants pro-démocratie, ont fait le tour du monde, alors que l'opposition majoritairement en exil s'est donné rendez-vous à Antalya en Turquie pour préparer une transition démocratique et pacifique, le président Bachar el-Assad a annoncé mardi soir une amnistie générale et commencé hier à ouvrir des centaines de cellules où croupissaient des détenus politiques.
Une duperie, pour les opposants réunis en Turquie qui ont aussitôt jugé cette amnistie "insuffisante" et "tardive", pour les organisations de défense des droits de l'Homme, et même pour Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères qui a déclaré mardi soir qu'il faudrait "un changement de cap plus clair, plus ambitieux et plus audacieux qu'une simple amnistie" pour sortir de cette crise.
_ Une duperie en tout cas illustrée par la poursuite de la répression sur le terrain. Neuf civils auraient été tués à Hirak hier, selon un défenseur des droits de l'homme. 41 à Rastan mardi, selon une avocate jointe par Reuters.
1.100 civils tués, dont au moins 30 enfants
Ces morts viennent grossir la liste interminable établie par les ONG. Elles parlent d'au moins 1.100 civils tués depuis la mi-mars et 10.000 arrestations. Une répression aveugle qui frappe même les enfants. Outre le cas devenu emblématique d'Hamza, l'Unicef estime qu'au moins 30 enfants ont été tués par balle. A Hirak, une fillette de onze ans ferait d'ailleurs partie des neuf victimes d'hier. Et à Rastan, une autre de quatre ans.
_ Human Rights Watch enfonce le clou dans un rapport intitulé "Nous n'avons jamais vu une telle horreur : les crimes contre l'humanité commis par les forces de sécurité syrienne". Dans ce texte de 54 pages, l'ONG rapporte des témoignages de massacres systématiques, de passages à tabac ou de tortures...
Cécile Quéguiner, avec agencesOeuvres liées
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