La place Tahrir toujours tenue par les anti-Moubarak, le Caire sous tension
21h15 - Les manifestants de la place Tahrir ne seront pas délogés par la force : déclaration signée du Premier ministre Ahmad Chafik, cité par le ministère de l'Information, qui a rappelé que “les manifestants étaient libres de rester sur la place Tahrir et que personne ne serait arrêté pour avoir participé aux manifestations, à condition de n'avoir commis aucun acte de violence ou de vandalisme”
20h30 - une banderole géante est affichée la place Tahrir, qui récapitule les exigences des anti-Moubarak.
_ Les manifestants demandent: la chute du président, la dissolution du
Parlement, la levée immédiate de l'état d'urgence et la mise en place d'un
gouvernement d'union nationale de transition. Ils exigent aussi l'élection d'un Parlement qui se chargera d'amender la Constitution et de préparer la présidentielle de septembre, des jugements contre "les responsables de la mort des martyrs de la révolution", et "les corrompus et ceux qui ont volé les richesses du pays".
19h - Une journée "ni décisive, ni meurtrière", explique Etienne Monin. Ce vendredi n'aura finalement pas été celui "du départ" de Hosni Moubarak, comme l'espéraient les manifestants de la place Tahrir, mais une grande journée de manifestation pacifique, bien organisée. Mais l'Egypte est toujours divisée : des jets de pierres, des coups de feu ont été signalés malgré la présence de l'armée.
18h - L'un des enseignements de cette journée, selon notre correspondante au Caire, Claude Guibal, c'est que les anti-Moubarak se sont une nouvelle fois mobilisés en masse (plusieurs dizaines de milliers de personnes), malgré les violences des derniers jours : "ils n'ont pas eu peur".
_ Les manifestants pro Moubarak, eux aussi, se sont rassemblés cet après-midi, mais sur une autre place du Caire. Il n'y a apparemment pas eu d'affrontements d'ampleur entre les deux camps.
17h - Grégoire Lecalot estime que cette journée ressemble à "une démonstration de force réussie" de la part des opposants à Moubarak. La situation est certes tendue, mais moins ouvertement violente que les deux derniers jours. Peut-être une conséquence du déploiement de nombreux véhicules de l'armée, pour tenter de créer une "zone tampon" entre anti et pro Moubarak.
_ Etienne Monin, de son côté, signale que des coups de feu ont été entendus dans la journée, mais pas sur la place Tahrir : dans d'autres quartiers de la capitale égyptienne.
15h30 - "La foule est canalisée par des groupes de manifestants qui laissent entrer les gens par petits groupes, très tranquillement", explique cet après-midi Valérie Crova. Une ambiance "presque festive" qui contraste avec ces dernières 48 heures d’affrontements qui ont plongé l'Egypte dans un véritable chaos.
15h00 – Si la manifestation dite du "vendredi du départ" semble se dérouler dans une ambiance étrangement calme place Tahrir, à l’extérieur, c’est "beaucoup plus tendu", rapporte Vanessa Descouraux. "Certains barrages militaires ont reçu l’interdiction de laisser passer les étrangers et en notre présence, le ton peut s’échauffer très rapidement", ajoute-t-elle. Toute la journée, la chasse aux journalistes a continué, leurs hôtels ont été visités et leur matériel confisqué.
13h00 – "Des centaines de personnes marchent vers la place Tahrir". Etienne Monin se trouve à l’opposé du pont Kasr El Nil. "On a vu passer deux cortèges, bruyants, mais il n’y a pas de panneau, il n’y a pas de slogan apparent, il y a seulement des drapeaux égyptiens", observe-t-il. Une manifestation qui semble maintenant contrôlée par les militaires. A l’intérieur, des témoins rapportent une ambiance de kermesse, "mais on en sait plus qui est qui, s’il y a des pro-Moubarak ou pas", poursuit notre envoyé spécial.
12h45 – " De longues files d’attente se sont formées en face de barrages de l’armée ". Des militaires qui procèdent à "des fouilles et des contrôles d’identités", nous dit Grégoire Lecalot, qui tente d’approcher de la place Tahrir. Aux abords de la place "la situation semble normale" mais sur le bâtiment d’en face "on voit des policiers armés de mitraillettes et de fusils à pompes".
12h00 – C’est l’heure de la prière hebdomadaire du vendredi. Une prière dédiée aux personnes qui sont mortes dans les affrontements cette semaine. Des dizaines de milliers d'opposants au président égyptien Hosni Moubarak sont prosternés place Tharir, certains les larmes aux yeux. Mêmes scènes dans les rues du Caire, où est massée une foule compacte mais incroyablement disciplinée.
10h00 – "Les opposants rêvaient d’un vendredi du départ. Cela ressemble plutôt à un vendredi de la peur", résume Géraldine Halot. "La place Tahrir se réveille ce matin après une nuit moins violente que la précédente mais avec toujours des milliers d’opposants toujours regroupés sur la place et entourés par les pro-Moubarak ". Une place sur laquelle on ne peut plus pénétrer et difficilement sortir et où les manifestants se sentent "complètement pris au piège", lui confie un opposant joint par téléphone.
Cécile Mimaut
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