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L'Egypte bat le rappel pour rapatrier les antiquités "volées"

L'Egypte a organise aujourd'hui et demain une conférence pour la restitution des antiquités "volées". Seize pays seront présents pour tenter de faire pression, notamment sur les grands musées, pour que des oeuvres d'art majeures retournent dans leur pays d'origine. L'objectif est de modifier la convention de l'Unesco, qui n'oblige pas à restituer les pièces sorties avant 1970.
Article rédigé par franceinfo
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L'actrice Mélina Mercouri, l'ex-ministre de la culture grecque, aurait adoré. Décédée en 1994, elle a consacré une grande partie de son combat politique à la récupération des frises du Parthénon, exposées au British Museum de Londres. Sans succès. Elles se trouvent toujours aujourd'hui sur les bords de la Tamise.

L'Etat égyptien a repris depuis quelques années le flambeau de cette lutte. Il en a fait un enjeu politique et patriotique majeur, au point d'en faire un axe de sa diplomatie. L'Egypte a ainsi obligé la France a faire faire un voyage retour à cinq fragments de peintures murales vieux de plus de 3.000 ans, gardés par le Louvre, sous peine de cesser sa coopération avec le musée français, et de gripper l'Union pour la Méditerranée que Nicolas Sarkozy a voulu construire avec l'Egypte.

Elle passe donc à la vitesse supérieure en organisant un véritable groupe de pression de pays qui souhaitent récupérer les œuvres d'art prélevées sur leurs territoires, parfois il y a plusieurs centaines d'années. Acte de naissance de cette escouade, la conférence organisée aujourd'hui et demain par Le Caire, à laquelle participent 16 pays. Les Egyptiens en attendaient une trentaine.

La liste des participants comprend, outre l'Egypte elle-même, la Bolivie, la Chine, Chypre, la Corée du sud, l'Espagne, la Grèce, le Guatemala, le Honduras, l'Inde, l'Italie, l'Irak, la Libye, le Mexique, le Nigeria, le Sri Lanka et la Syrie sont représentées dans la capitale égyptienne. Les débats réuniront des ministres adjoints de la Culture et des chefs des services des antiquités, ainsi que les directeurs de certains musées. Ils vont dresser une liste de pièces archéologiques réclamées. Y figureront notamment la fameuse pierre de Rosette, au British Museum, le buste de Nefertiti, qui se trouve à Berlin.

Ces œuvres, comme de nombreuses autres, ont été exportées dans les pays occidentaux il y a parfois plusieurs siècles, à des époques où les préoccupations et le contexte politique des pays concernés était très différent. Elles sont protégées par une convention de l'Unesco qui oblige à la restitution des œuvres d'art. Mais ce document date de 1970 et il n'est pas rétroactif, c'est à dire qu'il n'y a aucune obligation de rapatriement pour les pièces exportées - volées affirment les Egyptiens - avant cette date. Les pays participants demandent la modification du texte pour faire tomber cette rétroactivité, ce qui obligerait les grands musées à renvoyer des œuvres majeures.

Grégoire Lecalot, agences

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