L'armée américaine a retiré lundi les avions de combats qu'elle avait engagés dans la campagne internationale en Libye
Ce week-end, Washington avait accepté de prolonger ses frappes durant 48 heures. L'US Army ne devrait plus fournir que des avions de ravitaillements en vol et mener des missions de brouillage et de surveillance.
Sur le terrain, l'Otan a mené un raid aérien mardi contre des forces loyalistes à environ 30 km à l'est du port pétrolier de Brega.
Depuis jeudi 31 mars, les combats font rage pour le contrôle de Brega, à 800 km à l'est de la capitale Tripoli. Le raid de l'Otan a détruit deux pick-up des forces loyalistes venant de l'ouest qui avaient effectué une incursion dans le secteur déserté. Mais il n'y a pas eu de victime, selon l'AFP. Plus tôt mardi, les rebelles avaient réussi à s'approcher de Brega avant de reculer vers l'est en rangs dispersés sous des bombardements des forces loyalistes.
Premier chargement de pétrole par les rebelles
Un tanker, d'une capacité d'un million de barils, devait arriver mardi dans le port de Tobrouk (est de la Libye) pour le premier chargement de pétrole assuré par les rebelles opposés au colonel Kadhafi, selon le spécialiste en données maritimes Lloyd's List Intelligence. Au cours actuel du baril, une telle cargaison vaut environ 120 millions de dollars. C'est la première fois que les rebelles libyens, qui contrôlent plusieurs ports de l'est de la Libye, mènent une telle opération.
Par ailleurs, du côté du régime, lundi soir, Mouammar Kadhafi a fait une apparition en public dans sa résidence de Bab el-Aziziya, à Tripoli. Un des bâtiments du palais résidentiel avait été visé par un missile de la coalition le 20 mars. Le colonel Kadhafi effectuait sa première apparition publique depuis le 22 mars. Son fils, Seif al-Islam qui avait disparu de la scène (mais pas tout à fait des médias) depuis le début des raids de la coalition en Libye, le 19 mars, a fait quant à lui une discrète apparition à l'hôtel hébergeant les journalistes à Tripoli, où il a donné une interview à la BBC, avant de quitter discrètement les lieux.
Pour Tripoli, tout départ de Kadhafi est exclu
Le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, a affirmé lundi soir que le régime était prêt à négocier toute forme de réforme politique, comme des élections ou un référendum, tout en rejetant un départ du colonel Mouammar Kadhafi. Aucune allusion n'a été faite apparemment aux propositions de deux fils Kadhafi, relayées par le New York Times, d'assurer la transition de leur père après son départ.
"Comment la Libye est gouvernée c'est une autre question. Quel système politique à appliquer dans le pays? Ceci est négociable. Nous pouvons en parler. Nous pouvons avoir tout, élections, référendum, etc.", a déclaré Moussa Ibrahim à des journalistes. Il a toutefois précisé que "le leader (Mouammar Kadhafi) est la soupape de sécurité pour le pays et pour l'unité de la population et des tribus. Nous pensons qu'il est très important pour toute transition vers un modèle démocratique et transparent."
Interrogé sur les teneurs des négociations du régime avec l'Occident, il a indiqué que son pays était prêt à toute négociation avec les puissances occidentales mais refusait que celles-ci "décident ce que le peuple libyen doit faire". "Pourquoi il (l'occident) ne nous dit pas: nous voulons que le peuple libyen décide si le leader doit rester ou partir?" Il a regretté par ailleurs que l'Italie ait reconnu lundi le Conseil national de transition (CNT) représentant la rébellion libyenne comme le "seul interlocuteur légitime". Rome avait estimé lundi que les propositions de sortie de crise du régime de Kadhafi n'étaient pas "crédibles".
Un émissaire libyen en tournée en Grèce et en Turquie
Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères Abdelati Laabidi effectue une tournée pour négocier une sortie à la crise dans son pays. Il a rencontré dimanche soir à Athènes le Premier ministre grec Georges Papandréou et se trouvait lundi en Turquie, avant une visite à Malte. Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini indiqué lundi avoir discuté avec son homologue grec. Le message transmis à Athènes est que "le régime (Kadhafi) respectera le cessez-le-feu. Rien à propos d'un départ de Kadhafi et c'est pour cela que nous ne pouvons pas accepter" ces propositions, a déclaré le ministre.
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