Témoignages "Ils ont commencé à nous frapper" : des travailleurs gazaouis dénoncent leurs conditions de détention dans les prisons israéliennes

Près de 3 000 Gazaouis qui travaillaient en Israël avant l’assaut du Hamas ont été autorisés à rentrer à Gaza, après avoir passé plusieurs jours dans les prisons israéliennes.
Article rédigé par Valérie Crova, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Ayman montre ses poignets meurtris après une incarcération dans une prison israélienne. Novembre 2023, Ramallah (Cisjordanie). (GILLES GALLINARO / RADIOFRANCE)

Ce Palestinien, que nous appellerons Ayman, nous montre ses poignets qui portent des traces de contention. La peau est encore meurtrie. Le jour de l’attaque du Hamas, il était à Rahat, une ville arabe dans le sud d’Israël distante de 30 kilomètres seulement de Gaza. C’est là qu’il était hébergé avec 70 travailleurs gazaouis : "Le propriétaire de l’immeuble nous a mis dehors, témoigne Ayman. Il nous a dit de trouver une solution car il ne pouvait pas nous garder. On s’est rendus à la police israélienne. Puis l’armée est venue, et nous a mis dans des bus".  

Des soldats israéliens les ont ensuite enfermés dans des pièces de 4 mètres carrés : "lls nous ont menottés les mains dans le dos avec des liens en plastique, les pieds aussi. Ils ont commencé à nous frapper. Au bout de 12 heures, les gens ont commencé à crier et à se plaindre. C’était très douloureux, les liens étaient très serrés. Mon sang ne circulait plus".

Des témoignages qui se multiplient

Ayman explique avoir été détenu pendant 15 jours puis libéré pour raisons médicales car il n’y avait pas de traitement pour le soigner. Ses mains commençaient à se nécroser. Il a été ensuite transféré à l’hôpital de Ramallah.

Des récits de maltraitance, il y en a d’autres comme en attestent les témoignages recueillis vendredi 4 novembre par un journaliste palestinien au point de passage de Rafah. Un homme également nous parle : il a passé 21 jours dans une prison israélienne avant de rentrer à Gaza. Il dit qu’il a été torturé, humilié, que même les chiens vivent dans de meilleures conditions. Des soldats l’ont déshabillé, et l’ont battu. "Nous ne sommes que des pauvres employés", ajoute-t-il.  

Contacté, le porte-parole de l’armée israélienne affirme que si de tels comportements étaient avérés, ils ne seraient pas conformes aux ordres de l’Armée. 

Le témoignage de Gazaouis sur des mauvais traitements de l'armée israélienne - Reportage de Valérie Crova et Gilles Gallinaro

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