: Témoignages "Ce n'est pas sérieux" : les ONG présentes à Gaza demandent une trêve plus longue
Les ONG présentes à Gaza militent déjà pour une trêve plus longue entre Israël et le Hamas. Cette trêve qui devait commencer jeudi 23 novembre, à 9 heures (heure française) est finalement repoussée en raison de discussions "de dernière minute" sur les "noms des otages israéliens et les modalités de leur remise" à une tierce partie, indique un responsable palestinien.
Cette trêve doit durer quatre jours, selon l'accord trouvé mercredi 22 novembre entre Israël et le Hamas, le temps de libérer 50 otages retenus par le Hamas en échange de 150 prisonniers palestiniens. Pour plusieurs ONG sur place, la destruction est telle et les besoins humanitaires sont si grands que la trêve annoncée ne suffira pas pour répondre à l'immense besoin de reconstruction.
Le cri du cœur des ONG
C'est un réel cri du cœur qu'Amnesty International, Handicap International, Save the children, Oxfam ou encore Médecins sans frontières, ont lancé mercredi. Toutes ont raconté que la situation est catastrophique sur place, notamment pour les enfants et toutes ont évoqué les difficultés pour elles de travailler à Gaza. Comment peut-on sérieusement imaginer en effet remettre en état de marche Gaza en seulement quelques jours ? Comment peut-on imaginer soigner, reconstruire, nourrir plus de deux millions de personnes en une poignée d'heures ?
Pour Joël Weiler, de Médecins du monde, cette trêve tient plus de "la blague", si l'expression est possible, que de la réalité. "Cela aura zéro impact, assure-t-il. On aura quatre jours pour faire rentrer les matériels, être capable de soigner des blessés, d'opérer et quatre jours après, il y aura de nouvelles bombes".
"Quatre jours plus tard, on va continuer à faire exploser mes stocks de médicaments, à faire exploser les patients."
Joël Weiler, de Médecins du mondeà franceinfo
"Peut-être que le mot 'blague' n'est pas adapté et que ça passe peut-être mieux en anglais avec 'joke' mais ce n'est pas sérieux", précise-t-il.
D'autant que durant ses jours de trêve, rien ne dit que tout sera fait pour que la vie puisse reprendre. C'est la crainte de Bushra Khalidi, d'Oxfam France. "C'est une question que nous nous posons en tant qu'organisation humanitaire. On attend les choses les plus simples, c'est-à-dire qu'Israël déjà rallume l'eau, rallume l'électricité et les télécommunications. Comment est-ce qu'on va pouvoir répondre aux besoins de 2,2 millions de personnes en quelques jours, quand 50% de Gaza a été complètement détruite ?", s'interroge-t-elle. Dans ces conditions, les ONG plaident non seulement pour une trêve plus longue mais plus encore pour un cessez-le-feu, ce qui sous-entend un accord plus politique pour mettre fin au conflit.
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