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Témoignage Les familles d'otages du Hamas réunies dans une association : "Nous vivons d'espoir, c'est une tradition malheureuse chez nous"

Un Français, qui a perdu deux proches, tués par le Hamas, a témoigné mardi sur franceinfo. Il veut créer une association pour venir en aide aux familles de personnes prises en otage.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les portraits de centaines d'otages du Hamas affichés dans les rues de Tel-Aviv, le 20 octobre 2023. (NIR ALON / MAXPPP)

Depuis le 7 octobre, sa famille vit à la fois le deuil et l'angoisse. Ange*, qui souhaite rester anonyme, a perdu deux membres de sa famille, tués par le Hamas : une grand-mère de 80 ans, Carmela Dan, et sa petite-cousine Naya, âgée de 12 ans. Trois autres de ses proches sont encore otages du Hamas. À son échelle, Ange veut aider les familles qui sont dans la même situation que lui. Ce Français a prévu de créer une association pour rassembler les proches de personnes disparues, quelle que soit leur nationalité. Il a témoigné mardi 24 octobre sur franceinfo. 

La crainte que le Hamas trie les otages

Ange vit en France en ce moment. Il a suivi la libération de deux otages israéliens lundi 23 octobre. Des remises en liberté qui lui font espérer pouvoir, un jour, revoir sa famille. "Nous vivons d'espoir. C'est une tradition malheureuse chez nous, nous n'avons pas le choix. Donc, malgré l'assassinat de Carmela et de Naya, nous gardons bien sûr l'espoir de voir les trois autres libérés", confie l'homme.

"Le premier but, c'est d'être à côté de tous ceux qui œuvrent pour la libération de nos otages"

Ange

à franceinfo

Il craint cependant que ses proches pris en otage ne soient pas traités de la même façon. "Le Hamas a dit d'emblée qu'il traiterait différemment les binationaux et les Israéliens. Donc on s'enfonce dans le tragique. Cela signifierait que les deux enfants, qui ont la nationalité française, seraient libérés mais sans leur père", explique Ange.

Par ailleurs, il invite les familles de victimes à contacter la Fenvac (Fédération nationale des victimes d'attentats et d'accidents collectifs). Il a témoigné sur franceinfo, mardi 24 octobre, alors que le groupe terroriste a enlevé plusieurs centaines de personnes depuis le début de la guerre contre Israël. 

Vivre discrètement, par peur de représailles

Le quotidien d'Ange, de confession juive, est également marqué par une angoisse permanente. C'est pour cela qu'il témoigne à franceinfo sous couvert d'anonymat. "Un appartement a été incendié parce qu'on savait que des juifs y habitaient. Certains d'entre nous, de notre communauté, effacent leur nom de leur boîte aux lettres. Aujourd'hui, le débat c'est de savoir si tu dois sortir avec ta kippa ou pas", détaille Ange.

"Dans le climat actuel en France, le mot d'ordre familial est de rester le plus anonyme possible"

Ange

à franceinfo

Ange salue la réaction du gouvernement face à la situation : "Je pense qu'Élisabeth Borne a eu les bons mots pour dire que la France était l'amie des Israëliens et des Palestiniens. Je pense que le président français aussi va œuvrer dans ce sens". Emmanuel Macron, en visite mardi 24 octobre en Israël, a assuré que la libération des otages est "le premier objectif".

*: Prénom d'emprunt

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