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Des manifestations pro-Gaza prévues samedi interdites à Paris et Nice

Le tribunal administratif de Paris a confirmé l'interdiction, après le recours des associations organisatrices. Malgré l'interdiction, les organisateurs de la manifestation s'attendent à ce que "des centaines ou des milliers de personnes affluent vers Barbès", départ initialement prévu du cortège, samedi à Paris.

Article rédigé par franceinfo
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Des manifestans pro-palestiniens, le 13 juillet 2014 à Paris. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

La préfecture de police de Paris a interdit vendredi une nouvelle manifestation propalestinienne, prévue samedi 19 juillet à l'initiative du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) et de plusieurs associations, en marge du conflit israélo-palestinien. A la suite de cette décision, les organisateurs ont déposé un recours, mais le tribunal administratif de Paris l'a rejeté vendredi soir.

Malgré l'interdiction, les organisateurs de la manifestation s'attendent à ce que "des centaines ou des milliers de personnes affluent vers Barbès", départ initialement prévu du cortège. Le fait d'organiser un rassemblement interdit peut être puni d'une peine de six mois de prison, a donc rappelé le parquet de Paris samedi matin. Le code pénal prévoit également 7 500 euros d'amende.

 

Pourquoi la manifestation est-elle interdite à Paris ?

"Les conditions pour que le projet de manifestation prévu demain à Paris se déroule en toute sécurité ne sont aujourd'hui pas réunies, a déclaré la préfecture de police de Paris. Au vu des risques graves de trouble à l'ordre public qu'engendrerait sa tenue dans un contexte de tension accrue, le préfet de police a décidé d'interdire la manifestation prévue demain [samedi] entre Barbès et la place de l'Opéra." La préfecture a précisé que sa décision avait été prise "à l'issue d'une procédure contradictoire qui s'est tenue" jeudi.

Il ne s'agit pas "d'interdire pour interdire" a précisé un membre du cabinet de la préfecture de police à RTL. Jusqu'au bout, les autorités ont fait savoir que la manifestation pourrait être maintenue, si elle suivait par exemple un nouveau tracé, loin des synagogues.

 

"Il ne peut pas y avoir d'importation du conflit en France", a par ailleurs rappelé François Hollande au sujet de l'interdiction de cette manifestation. "Il ne peut pas y avoir de manifestation qui se font face avec des risques de débordements", a ajouté le président, avant d'estimer que les objectifs de ces rassemblements n'étaient "pas simplement de manifester"

Dimanche 13 juillet, des incidents étaient survenus devant deux synagogues parisiennes entre des militants pro-palestiniens et des membres de la Ligue de défense juive, en marge d'une manifestation propalestinienne.

Comment réagissent les organisateurs ?

Au cours d'une conférence de presse, les organisateurs de la manifestation ont dénoncé une décision "qui s'oppose à une liberté fondamentale", selon leur avocat Hosni Maati.

"Compte-tenu de l'escalade à Gaza, la colère est très grande et va vouloir s'exprimer. Que la manifestation soit autorisée ou non, il va y avoir des centaines ou des milliers de jeunes qui vont converger vers Barbès samedi", a déclaré Alain Pojolat, du NPA, l'une des organisations qui appellent à manifester.

Y a-t-il d'autres cas ?

Une manifestation de soutien aux Palestiniens, prévue dimanche devant la gare de Garges-Sarcelles (Val-d'Oise), et un rassemblement pro-israélien organisé simultanément et au même endroit par la Ligue de défense juive (LDJ), ont également été interdits.

"Le risque avéré de trouble à l'ordre public que pourrait représenter cette manifestation, ainsi que les réactions qu'elle pourrait engendrer, m'ont encouragé, conformément aux directives du ministre de l'Intérieur, à interdire tout rassemblement dimanche en lien avec le conflit au Proche-Orient", écrit le maire PS François Pupponi dans un communiqué.

Un défilé prévu à Nice a aussi été interdit par la préfecture des Alpes-Maritimes. La préfecture souligne dans un communiqué qu'il n'est "pas possible d'identifier des organisateurs responsables et de préciser un horaire, un lieu de rassemblement et un itinéraire", conformément à la loi.

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