Hommage aux victimes françaises en Israël : "C'est à l'honneur de notre pays" de rendre un tel hommage, salue le président du Crif

Une cérémonie en hommage aux victimes françaises du Hamas en Israël est organisée, mercredi 7 février, aux Invalides.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), invité de la matinale de France Inter mercredi 7 février. (FRANCE INTER/RADIO FRANCE)

"C'est à l'honneur de notre pays de" rendre hommage aux victimes françaises des attaques du Hamas en Israël le 7 octobre, salue mercredi 7 février sur France Inter Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), à quelques heures de la cérémonie aux Invalides. Yonathan Arfi rappelle que "la France est le seul pays au monde, en dehors d'Israël" à rendre un hommage national aux victimes de ces attaques. S'il "regrette" l'absence d'Emmanuel Macron lors de la marche du 12 novembre contre l'antisémitisme, le président du Crif estime que "ce qui compte aujourd'hui, c'est qu'il a pris une décision importante en organisant cet hommage".

Yonathan Arfi déplore par ailleurs un "manque de prise de conscience" de la part des Français de la gravité des attaques du 7 octobre, alors que 42 Franco-Israéliens ont été tués dans ces attaques. Il rappelle d'ailleurs qu'il s'agit "de l'attentat le plus meurtrier contre des Français depuis l'attentat de Nice" le 14 juillet 2016. Le président du Crif espère donc "que cet hommage national permettra de combler" le "manque de prise de conscience" de la part des Français de la gravité des attaques du 7 octobre. Il espère que cette cérémonie pourra "faire rentrer ces noms, ces destins dans notre mémoire collective".

Yonathan Arfi s'est rendu en Israël "avec une délégation d'élus français" afin "d'exprimer la solidarité de la France". Il est revenu en France avec des familles de victimes qui seront présentes ce mercredi aux Invalides. Le président du Crif décrit un vol durant lequel "chaque échange avec les passagers était émouvant". "Il y avait de la gravité et une volonté farouche de chacune des familles de venir en France pour témoigner", soutient-il.

Le président du Crif revient par ailleurs sur la polémique autour de la présence de membres de La France insoumise à l'hommage organisé ce mercredi. Plusieurs familles de victimes ont demandé, dans un courrier envoyé à Emmanuel Macron, à ce que la présence d'élus Insoumis soit interdite, évoquant le refus de la part du parti d'extrême gauche de reconnaître comme terroristes les attaques du Hamas. Mercredi 7 février, sur France Inter, Yonathan Arfi admet que le "protocole républicain" donne "le droit [à ces élus] d'être présents". Mais il affirme que "parfois la politique relève de l'ordre moral". "Là, des propos ont été tenus par ces élus qui ont, d'une certaine manière, justifié ce qui s'est passé le 7 octobre, ce qui rend leur présence indécente", insiste-t-il.

Après cet hommage national organisé ce mercredi, l'Élysée envisage "un temps mémoriel" plus tard pour les "victimes françaises des bombardements à Gaza". "Qu'on rende hommage aux Français qui meurent dans les guerres, toutes les guerres, pourquoi pas", réagit le président du Crif, qui invite à le faire également pour "les Français qui sont morts il y a quelques jours en Ukraine". Mais Yonathan Arfi appelle à être "vigilant sur le fait qu'il n'y a pas d'équivalence morale entre les victimes collatérales, civiles, qui n'ont pas été visées délibérément et de l'autre côté des victimes du terrorisme". Il admet que "l'humanité oblige de regarder chaque vie de la même manière" sans hiérarchie, mais il estime que "le sens politique et la portée ne sont pas les mêmes".

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