Guerre dans la bande de Gaza : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 8 mai
L'armée israélienne a mené des frappes aériennes meurtrières et dit poursuivre ses opérations au sol "ciblées" à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, mercredi 8 mai, à l'heure où se tiennent au Caire de délicates négociations en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas.
Des tirs israéliens dans l'est de Rafah
Selon l'armée israélienne, les soldats ont poursuivi leurs "opérations ciblées du côté gazaoui du point de passage" de Rafah, le seul entre la bande de Gaza et l'Egypte, dans l'est de la ville, "sur la base d'informations faisant état de terroristes opérant dans le secteur". Selon cette même source, l'aviation a frappé "plus de 100 cibles" de groupes armés.
"Nous avons très peur. L'armée d'occupation continue de tirer à l'aveugle des obus sur des quartiers de l'est de Rafah, en plus d'une intensification des frappes aériennes", a confié à l'AFP un habitant de Rafah, Mouhanad Ahmad Qishta.
Une offensive d'ampleur toujours évoquée
Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, menace toujours de lancer une offensive terrestre d'ampleur contre la ville de Rafah, qui abrite selon l'ONU 1,4 million de Palestiniens, en majorité déplacés par la guerre, pour éliminer les derniers bataillons du mouvement islamiste.
Mardi, après avoir appelé la veille les habitants de plusieurs quartiers de l'est de la ville à évacuer, l'armée avait déployé des chars dans Rafah et pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte, coupant la principale porte d'entrée pour les convois d'aide humanitaire vers le territoire palestinien assiégé.
Un autre point de passage proche de Rafah, Kerem Shalom, entre Israël et la bande de Gaza, a été visé mercredi par des tirs de roquettes peu après sa réouverture, qui ont blessé légèrement un soldat, a annoncé l'armée. Ce passage avait été fermé dimanche après de précédents tirs revendiqués par le Hamas, qui ont tué quatre soldats israéliens.
La pénurie de carburant menace les hôpitaux
Il ne reste que trois jours de carburant aux hôpitaux du sud de la bande de Gaza, a prévenu le patron de l'Organisation mondiale de la santé. Cela "signifie qu'ils pourraient bientôt cesser de fonctionner", résume Tedros Adhanom Ghebreyesus. Ce dernier a ajouté, lors d'un point presse de l'OMS, que "l'entrée de carburant que nous espérions voir aujourd'hui n'a pas été autorisée". Les flux d'aide humanitaire sont contrôlés par les autorités israéliennes. Le docteur Rik Peeperkorn, responsable de l'OMS pour les Territoires palestiniens, a lui aussi insisté sur la nécessité absolue de laisser rentrer le carburant. Le problème du carburant est particulièrement sensible, Israël estimant qu'il s'agit d'un produit à usage "dual" (civil et militaire), qui pourrait donc aussi servir à ses ennemis.
Washington suspend une livraison de bombes à Israël
Washington continue de durcir sa position envers son allié. Les Etats-Unis ont suspendu la livraison à Israël d'une cargaison de bombes, la semaine dernière, a déclaré un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat, mardi soir. Cette décision a été prise face à l'absence de réponse aux "inquiétudes" concernant une offensive israélienne annoncée sur Rafah. Cette livraison "se compose de 1 800 bombes de 2 000 livres [907 kg] et de 1 700 bombes de 500 livres [226 kg]", a déclaré ce haut responsable. "Nous n'avons pas pris de décision définitive sur la façon de procéder concernant cette expédition", a-t-il ajouté.
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