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En images AVANT/APRES. Comment la guerre entre Israël et le Hamas a plongé la bande de Gaza dans l'obscurité

En représailles à l'attaque terroriste menée sur son sol par le mouvement islamiste, l'Etat hébreu a imposé un siège total à l'enclave palestinienne. Privée de carburant, l'unique centrale électrique du territoire a cessé de fonctionner. Pour les 2,4 millions de Gazaouis, l'électricité manque.
Article rédigé par Léa Prati
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le camp de réfugiés d'Al-Shati, dans l'ouest de Gaza, plongé dans le noir, le 19 août 2020. (HATEM MOUSSA / SIPA)

Israël soumettait déjà la bande de Gaza à un blocus terrestre, maritime et aérien, en représailles à l'arrivée du Hamas au pouvoir en 2007. Mais depuis le 9 octobre, l'Etat hébreu impose à l'enclave palestinienne un siège total, en riposte à l'attaque meurtrière par le mouvement palestinien contre Israël, le samedi 7 octobre. Les 2,4 millions d'habitants du territoire manquent d'eau, de nourriture, mais aussi d'électricité.

>> Guerre entre le Hamas et Israël : suivez en direct la situation

Les coupures de courant étaient déjà fréquentes depuis des années dans la bande de Gaza, mais la situation s'est détériorée ces derniers jours, comme l'attestent les images du satellite Suomi NPP, opéré par la Nasa. Jour après jour, à condition que le ciel soit dégagé, il est possible de suivre l'évolution de la luminosité des villes durant la nuit. En comparant les photos récentes, lundi 16 octobre, avec celles prises un mois plus tôt, le 15 septembre, la carte révèle un territoire plongé dans l'obscurité.

De son côté, le centre satellitaire des Nations unies (UNOSAT) a publié mardi17 octobre une évaluation de l'alimentation électrique par région. Le secteur de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, est le plus touché par les coupures de courant, avec un taux de perte de lumière de 95%. Viennent ensuite les provinces de Deir Al Balah (85%), le nord de Gaza (93%) et la ville de Gaza avec un taux de 85%. Le black-out est quasi total.

Le 9 octobre, deux jours après l'attaque du Hamas en Israël, Yoav Gallant, le ministre de la Défense israélien, avait annoncé la mise en place d'un "siège complet" de la bande de Gaza, promettant de ne plus livrer ni eau, ni gaz, ni électricité. "On ne va pas fournir de l'essence au Hamas pour pouvoir continuer à l'utiliser pour ses propres moyens militaires. On ne va pas fournir d'électricité (...) pour faire marcher toute l'industrie de l'armement du Hamas dans la bande de Gaza", a justifié Raphael Morav, chargé d'affaires à l'ambassade d'Israël, sur franceinfo.

Gaza dépend d'Israël

Conséquence de ce blocus, la seule centrale électrique de la bande de Gaza s'est arrêtée, mercredi 11 octobre, à 14 heures (heure locale), "faute de carburant", selon le chef de l'Autorité de l'énergie de l'enclave palestinienne, Jalal Ismaïl. En 2022, cette centrale n'opérait déjà qu'à titre partiel, relève l'Agence pour le commerce international : "La pleine capacité de la [centrale électrique de la bande de Gaza] est de 140 mégawatts, mais fonctionne souvent sur 80 MW. La demande totale d'électricité à Gaza est d'environ 500 MW. Les lignes électriques égyptiennes sont inopérantes depuis plusieurs années."

La bande de Gaza est donc dépendante d'Israël qui fournit le carburant qui approvisionne la centrale électrique et le reste de l'électricité manquante, soit environ les deux tiers des besoins en électricité de l'enclave palestinienne. Avant la guerre, les Gazaouis compensaient les habituelles coupures de courant à l'aide de générateurs privés individuels ou collectifs alimentés au fuel. Désormais, la pénurie d'électricité a de lourdes conséquences sur le fonctionnement des hôpitaux ou sur celui des pompes des services de distribution d'eau courante, qui puisent l'eau dans les nappes phréatiques situées sous le territoire palestinien.

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